Nemausus
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Nemausus. 17ème siècle. Après un bal masqué ayant mal tourné, la ville perd peu à peu pied... supporterez-vous la volonté divine ?
 
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 Silence Noir. [Gabryël]

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Mathys Worrenoff
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Mathys Worrenoff


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MessageSujet: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeLun 9 Juin - 23:24

A quoi pensent les chevaux quand ils galopent? Comprenaient-ils tous ce qu'on leur disait au creux de leur oreille? Et si Mathys s'approchait d'eux ... pouvaient-ils le comprendre comme il le ferait avec n'importe qui?
C'est dans des questions aussi existentielles que le jeune homme était sorti de son petit trou pour aller explorer le centre ville dans ses plus beaux quartiers. Son calepin dans la poche de son pantalon, il se baladait agréablement les mains dans les poches, profitant du maigre soleil qu'ils avaient à présent sur la ville. Il ne faisait jamais beau sur Nemausus ... depuis de siècles disait-on. Il y avait toujours un nuage pour leur cacher le privilège de réchauffer leur peau et de développer une herbe plus fraîche le matin. Aussi, il fallait toujours s'attendre à ce que le moindre rayon de soleil attirer les habitants hors de chez eux pour aller profiter de la ville. Mathys était parmi tant d'autres à présent ... pouvait-on dire qu'il se fondait dans la masse?

Le visage relaxé et les épaules droites, il avait prit la direction des écuries. Pourquoi? Cette question méritait-elle réponse sur le chemin? Après tout, il pouvait très bien vouloir y aller tout simplement, aucun de ses faits et gestes ne se devaient d'avoir une logique implacable. Un faible sourire sur ses lèvres, Mathys se rendit compte que l'odeur du crotin envahissait peu à peu la rue où il était à présent. Ce simple titillement des sens lui donna alors envie d'accélérer le pas, sans forcément se mettre à courir. Mathys était grand et il avait déjà vu des cheveux. Il avait fini de courir à la quête d'un désir superficiel depuis l'âge de 7 ans. Pourtant, il ne put que sentir les battements fous de son coeur à cet instant. Voulait-il à ce point aller voir ses cheveux? Blancs, marrons, noirs ... noirs ... ils seraient d'une telle beauté ...

A l'angle de la rue, il vit alors quelques boxes se distinguaient de la petite campagne qui pointait le bout de son nez. Plusieurs chevaux s'alignaient alors parfaitement dehors alors que leur propriétaire ou peut-être leur palefrenier, les brossait dans une fidélité aberrante.
Il semblait presque que ce métier était une pure passion ... d'ailleurs, l'écurie en elle-même respirant passion, loisir et soin. Sortant alors du pan du mur, le jeune brun s'avança alors que ses yeux galopaient de cheval en cheval. Les couleurs lui passèrent devant jusqu' à ce qu'il remarque un véritable étalon noir, fière et docile comme un chef. Etant mis à part du restant de son espèce, Mathys franchit alors la grande barrière de l'écurie sans vraiment prendre le temps de voir s'il y avait un quelconque règlement pour entrer dans l'écurie.
Son regard resta alors fixé sur le cheval noir qui avait alors arrêté de brouter pour l'occasion. Peut-être n'avait-il pas l'habitude qu'on s'approche de son espace vital de cette façon. Cela était aisément compréhensible. Il était une chose qu'un animal de ce type n'avait pas besoin de parler pour se faire comprendre. Mais dieu seul sait que plusieurs autres espèces se faisaient toujours martyriser sans pouvoir hurler leur peine parce qu'elles n'étaient pas doté d'un organe vocal assez puissant pour sensibiliser l'Homme ... quelle cruauté ...

Enlevant les mains de ses poches, Mathys s'inclina alors poliment envers le cheval, comme signe de respect et d'un "bonjour" qu'il ne pouvait pas lui dire. Mais comprendre ... comprendre était toujours et était la seule chose vitale au monde. On pouvait parler, déblatérer pour ne rien dire, mais la compréhension était essentielle. Passant les mains dans ses mèches pour les ramener en arrière, histoire de libérer son regard pour pouvoir observer le cheval, Mathys fit un pas en avant tout en se demandant s'il pouvait l'approcher. Serait-ce une grave erreur d'approcher un cheval qui avait été mis délibérément de coté, comme s'il avait la peste ou un comportement asocial?
Doutant le temps d'un instant, le jeune brun ne fit pas un pas de plus, laissant le choix à l'animal de l'approcher ou non.

Etait-ce un moyen pour Mathys de vérifier l'hypothèse qu'il n'était pas nécessaire de parler aux chevaux pour se faire comprendre? Les yeux droits dans les siens, il respira calmement l'odeur qui ressortait du corps de l'animal en se disant qu'il ressemblait étrangement à ses chevaux qu'on prenait pour les cortèges et les grandes cérémonies dans la ville. Faisait-il parti de la haute voir très haute société? Mathys n'avait sûrement pas le droit de l'approcher ...

Un hissement le fit alors sursauter et déconnecter du monde de question qui l'avait soudainement ampli. Les joues rouges, Mathys baissa immédiatement la main qui rechercha presque hâtivement son calepin, comme seul réconfort. Un regard à gauche puis à droite, il se rendit compte que plusieurs palefreniers s'étaient mis à lui faire de grands signes pour qu'il sorte de l'enclos. Docile, le jeune homme les écouta de loin pour se retrouver derrière les barrières et à regarder passivement le cheval. L'envie de l'approcher était grande ... ce cheval l'attirait par sa couleur et le mystère qui l'entourait. Un cheval ... un compagnon comme un autre que Mathys aurait aimé côtoyer depuis longtemps ... faire des balades dessus devaient être si inoubliables ...
Surtout sur celui-ci. Mathys ne comprit même pas sa propre fixation sur celui-ci et pas un autre. Après tout, des chevaux noirs, il y en avait encore beaucoup de l'autre coté de l'écurie. Croisant alors les jambes pour se reposer sur le bois, il posa son menton sur ses bras posés sur les poutres pour regarder le cheval commencé à trotter vers lui ... aussi naturellement que possible.

Aussi soudainement, Mathys se raidit en se rendant compte qu'il n'était plus tout seul. Le fait d'être muet lui avait permis d'accroître ses autres sens. C'était bien un morceau de terre craquelé qui venait d'être martelé par des chaussures inconnues. Le jeune homme ne se retourna pourtant pas ... le rouge aux joues, il se contenta de regarder encore et encore ce cheval qui progressait doucement mais sûrement vers lui.

N'avait-il pas le droit d'être là?
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeJeu 12 Juin - 21:57

L'église. Elle n'était pas un grand édifice. Elle n'était sûrement pas d'une grande somptuosité. Pourtant, elle était, pour bien des habitants, l'une des plus belles choses que détenaient encore Nemausus. Dans cet endroit où le froid avait fait son nid, une certaine tension était presque palpable, un peu effrayante. Il était toujours agréable pour les croyants de s'y rendre le temps de la messe, ou le temps d'une prière. Mais Gabryël, si sa condition ne l'en empêchait pas, aurait juré que même la plus croyante des personnes n'oserait y vivre.
Ce qui n'était pas un soucis pour lui. Dans un coin dissimulé par le gigantesque orgue de l'église de Nemausus, le jeune ange avait fait nonchalamment sa petite place. Pour s'assurer que personne ne viendrait troubler son nouveau chez lui qui, bien qu'un peu étroit, était des plus douillet, il avait déplacé les nombreux quantiques empilés à côté de l'orgue afin de former une sorte de barrière. Ce petit aménagement primaire lui rappelait presque les châteaux forts qu'il aimait construire, autrefois, dans la plus grande chambre du Manoir familial. Il avait, en guise de couchette, tiré un simple drap, attaché un bout à l'arrière de l'orgue, l'autre au pan d'un mur. Tout autour trainaient sur le sol grinçant des menaces un chaos d'affaires mal rangées qui aurait pu provoquer une syncope à n'importe quel bon chrétien. Le seul hic... les cloches.



- AH ! PAS ENCORE ! Mais elles vont me faire ça toutes les heures, ces maudites !?


Dans un sursaut d'énervement, Gabryël se retourna sur son étoffe maladroitement attachée avant de basculer en avant pour heurter le sol froid. Une douleur le saisit à l'épaule lorsqu'il acheva sa chute, ses jambes se décrochant enfin du drap blanc et il ne tarda pas à vociférer un flot de paroles incompréhensibles. Le ton de sa voix faisait presque concurrence aux cloches qui, faisant puissamment vibrer le parquet de sa couchette, achevaient leur onzième coup avant de replonger dans le silence.


- Je les hais...


Gabryël se frotta frénétiquement les yeux avant de sauter sur ses jambes, époussetant son habit blanc du revers de sa main. Il observa d'un œil noir le battant de la seule cloche qu'il arrivait à distinguer dans cette pénombre.


- Je vous préviens, nous ne pourrons pas vivre ensemble longtemps si vous continuez comme ça ! Et je ne plaisante pas !


Sur ce, il sauta au-dessus de sa barricade construite de quantiques et quitta le lieu sans plus en regard aux cloches. Cela leur apprendra à le réveiller ainsi. Arriver devant les portes, Gabryël se hissa sur la pointe des pieds pour étirer chacun de ses muscles un par un, les bras levés en l'air. Quelle horrible nuit ! Une fois de plus, l'orage avait été de la partie. Non content de le faire dormir dans un lit aussi peu accueillant que ne l'était une église, il fallait en plus qu'on l'empêche de dormir. D'accord, cela faisait deux semaines qu'il aurait dû partir à la recherche de son protégé, d'accord il ne respectait pas les ordres, d'accord il se jouait un peu des anges ! Mais ce n'était pas une raison. Jetant un coup d'œil mauvais au ciel, il haussa un sourcil lorsqu'un rayon de soleil l'éblouit. Tiens ?
Plissant les yeux pour ne pas être aveuglé par cette fine source de lumière qui venait le titiller de bon matin, Gabryël tendit sa main en l'air, essayant de percevoir un peu de chaleur. Rien. Voilà qu'on lui enlevait un deuxième sens... comme si le goût ne suffisait pas.

Secoué par l'agitation matinale de la rue adjacente, Gabryël ne tarda pas à reprendre ses esprits (huhu ! ) et à se diriger vers le centre ville, les mains glissées dans son bas blanc. Bien que cela faisait quelques jours déjà qu'il vivait dans cette rue, il était toujou
rs surpris d'y voir une telle animation. Cela changeait beaucoup du quartier riche qui l'avait vu grandir. Le matin, un silence mortuaire respectait le sommeil de ses protégés. Ici, tout le monde criait, tout le monde faisait des gestes inutilement grands, tout le monde gambadait, courrait... Les charrettes passaient, faisaient crisser leurs roues sur le sol sableux et les bêtes faisaient déjà leur cirque. Au final, il ne savait pas trop si cela était dû à son humeur plutôt agréable, il aimait bien.

Ceci dit, cela ne réglait pas le problème de sa mission. Oui, parce qu'il ne pourrait l'éviter éternellement. Gabryël, qui avait avisé depuis un moment déjà une charrette pleine de pommes s'avançant mollement vers lui, attendit que celle-ci soit à sa hauteur pour y piquer sans discrétion une pomme verte. La femme qui guidait l'âne lui tapa le haut du crâne du revers de sa main mais acheva son geste dans un éclat de rire. Sans contre-fichant complètement, il croqua à pleine dent dans le fruit défendu. Son sommeil était déjà assez agité ainsi ; fallait-il réellement qu'il fasse de plus en plus de rêves étranges à propos de cet humain ? Sans compter que ses hallucinations devenaient de plus en plus fréquentes. Ces derniers faits n'étaient plus désirables. Peut-être devrait-il reconsidérer sa mission... Ou non. C'était complètement stupide. Ils pouvaient très bien se défendre tout seul, ces humains. Lui, il l'avait bien fait avant sa mort ; esprit ou pas. Et il était hors de question de devenir dépendant de cet être !


* Tiens, en voilà une autre... *

Sans s'en rendre compte, Gabryël avait emprunté l'étroit raccourcis menant droit aux écuries et se retrouvait à présent devant la longue allée des boxes. Un petit sourire éclaircit son visage l'espace d'un instant. Voilà quelques jours à présent qu'il était retourné à Nemausus sous une forme étrangère... mais jamais encore il n'avait songé à revenir dans cet endroit qu'il fréquentait pourtant jour et nuit fut un temps. Balayant le lieu du regard, il constata que rien n'avait changé, et il ne tarda pas à céder à l'envie de s'approcher un peu.

* Ces bâtisses ne semblent pas avoir subit le temps. C'est comme si je les avais quitté pour la dernière fois la veille... *

Gabryël s'arrêta devant la barrière qui empêchait les gêneurs de venir déranger les palefreniers. Il jeta un coup d'œil à l'intérieur. S'étalait devant lui un long chemin de terre, séparant deux allées de boxes. D'ici, il ne pouvait apercevoir que quelques minces parties des chevaux qu'ils abritaient... et pourtant, aucune envie de les approcher ne le saisit. Il voulait simplement réussir à saisir à nouveau cette odeur si familière...
Soudainement, un grand brouhahas s'éleva dans l'écurie, chassant le calme dont elle s'était empourprée. Enervé qu'on puisse encore se permettre de déranger un lieu pareil, Gabryël tourna la tête et ne tarda pas à trouver la source du problème : au fond de l'écurie, les palfreniers levaient bras et voix pour empêcher un jeune imprudent de rentrer dans un boxe. D'après la vive rumeur qui s'échappait de cette agitation, le cheval n'était pas des plus calmes.


* Comme si ça ne suffisait pas... *

Ainsi donc ce n'était pas un hasard s'il avait atterri devant cette place remplie de souvenirs. C'était bien lui. Gabryël croisa les bras sur sa poitrine, saisissant son menton entre deux doigts. Il constata, impressionné, que la finesse de ses traits, sa carrure, sa silhouette... chaque petit détail était l'exact réplique de ses songes. C'en était presque frustrant. D'un coup d'oeil presque indiscret, il balaya rapidement le rouge de ses joues, le voile de cheveux devant ses yeux, échouant, pour finir, sur le carnet qui dépassait de sa poche. Ça aussi, tiens, ça n'avait pas échappé à la réalité... Ce ne serait décidément pas marrant tous les jours. Le jeune ange soupira et hésita l'espace d'un instant à faire demi-tour. Il ne pouvait pas aller voir cet humain et lui dire qu'il était son ange. Comment voulaient-ils qu'il le fasse ? C'était incensé, personne ne pouvait croire des sornettes pareilles. Qui plus est, il n'était pas certain de pouvoir en assumer les responsabilités et vivre en la compagnie de cet inconnu...

Mais il ne pouvait pas faire demi-tour ! Comment le faire lorsqu'on avait une curiosité telle que la sienne ! Gabryël rouspéta silencieusement contre lui-même avant de serrer les poings et de se décider à avancer. Seulement... il avait oublié la barrière. Se prenant cet obstacle dans les genoux, il ne tarda pas, fidèle à ses habitudes, de perdre son équilibre et de chuter en avant, basculant au-dessus de la barrière.
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Mathys Worrenoff
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeJeu 12 Juin - 23:23

Pourquoi devait-on toujours l'empêcher d'approcher de quelque chose qui n'avait rien d'effrayant? Sa mère l'avait toujours gardé comme un oeuf de dragon et ne l'avait à peine laisser le loisir de parcourir un petit bout de terrain sans le rattraper de la main. Un muet avait-il l'étoffe d'un être aussi fragile que cela? Pourtant ce cheval continuait d'avancer vers lui avec une assurance démesurée. Lui était muet mais lui savait s'imposer et susciter un respect dans son espace. Sa façon de marcher, de dandiner son museau de haut en bas et de lever ses pâtes. Il fallait dire que c'était magnifique ...
Mathys recula pourtant de la barrière quand le cheval s'approcha un peu trop de celle-ci. Pourtant, la main toujours tendue devant soi, il la fit pivoter doucement alors que le souffle chaud de l'animal s'attardait dessus, comme pour flairer son odeur. Un cheval pouvait-il ressentir des ondes sentimentales? Une odeur qui sonnait comme une surprise, une certaine appréhension de la rencontre ... ? Mais à peine avait-il pris la peine de concentrer son entière attention sur le cheval noir qu'un bruit sourd et presque mat retentit à l'autre bout de la barrière, affolant le cheval qui se cambra immédiatement.

Surprit, le jeune brun ôta sa main par dessus la barrière en arrachant son manche qui resta coincé dans les bouts de bois mal entretenu et presque défoncés. Ne prenait-on pas la peine d'entretenir son enclos? Son autre main s'agrippa sur son bras alors que les lambeaux de tissus flottaient dans le vent. Une simple égratignure et ce n'était sûrement rien comparé aux bruits que faisait le cheval devant lui. Il semblait qu'il avait été agressé par ce bruit et ne restait plus en place. Mathys fit alors un léger mouvement de la tête pour la baisser sur le coté et voir qu'un individu s'était étalé par dessus la barrière ... Sans vraiment réfléchir sur le comment du pourquoi, le jeune brun courut alors pour faire le tour de l'enclos, trébuchant sur quelques mottes de terre avant de retrouver la personne.
Le regard en alerte pour savoir où était le cheval à l'instant précis, il fallait dire que le coeur de Mathys battait très vite à cet instant. Et si l'animal se ruait sur l'individu qui avait osé pénétrer l'enclos sans permission sans le savoir? Se baissant alors pour lui tirait ce qu'il pensait être son manche, il n'en voyait que ses cheveux blonds, voir d'un blanc très laiteux très surnaturels ... une couleur qu'on ne voyait pas souvent, si peu souvent que Mathys pensa en être choqué. Mais son envie de l'attirer loin du cheval qui semblait alors pris d'une soudaine dose de rage était plus forte.
Sa main s'agrippa alors fortement sur la personne et alors que les sabots du cheval semblait se rapprocher très vite de ses oreilles, Mathys tira très fort sur lui pour le faire passer sous la barrière. Il savait que son geste pouvait paraître démesuré mais c'était ainsi. Mathys n'allait pas le laisser crouler dans la boue. Alors qu'ils se retrouvaient enfin tout deux en dehors de l'enclos mais toujours très près des barrières, le jeune brun se retrouva par terre par le soudain effort et par les terres glissantes où il se situait. Les mains dans le sable boueux, il respirait très fort alors que ses yeux cherchaient désespérément le regard de l'inconnu qu'il avait sous le bras. Il souffla sur ses mèches brunes qui lui cachaient encore la vue avant de les rabattre derrière par sa main et se pencher sur le jeune homme. Car même si ses cheveux blancs étaient longs, Mathys était sur qu'il s'agissait d'un homme et qu'il était loin d'être vieux. Son bras semblait frêle d'un coté mais avec une fine couche de muscle.

A ce moment là, Mathys aurait voulu parler, pour lui demander s'il allait bien de vive voix. Une voix peut-être rocailleuse ou douce. Il l'avait déjà imaginé sans pouvoir le savoir. Pourtant son regard parlait pour lui à cet instant et il aurait tout fait pour que le jeune homme se redresse pour le regarder. Sa main qui avait quitté son manche, dépoussiérait à présent les vêtements du jeune homme en surface qui venaient d'accumuler énormément de foin. Il ne savait pas si ce geste était nécessaire mais il le faisait tout de même. D'ailleurs, il se demandait à présent lui même pourquoi il espérait quelque chose de cet individu. Après tout, tant qu'il respirait, c'était le principal non?

Maudissant sa soudaine proximité avec l'autre, il ne put pourtant s'empêcher de rougir soudainement alors que son regard devenait un peu plus voilé, se rendant compte que l'Autre devait juste être un peu étourdit par le choc. Et peut-être aussi un peu honteux si on se mettait à sa place. Quoi que ce ne fût pas forcément de sa faute si les terres venaient d'être labouré par les autres chevaux. Il arrêta ses gestes de mère poule beaucoup trop attentive pour remettre ses propres cheveux en place et se décaler quelques peu en se retirant, histoire de laisser l'espace vital de l'Autre. Un Autre dont il ne savait rien du tout mais dont il ressentait encore sa chaleur dans ses bras.

La seule personne qu'il avait pu tenir dans ses bras était sa mère. Une chaleur si réconfortant et une odeur si chaleureuse qu'il savait que les autres ne feraient jamais le même effet. Mais il ne pensait pas que tenir un Autre dans ses bras lui donnerait une chaleur aussi différente? A ses yeux, elle semblait presque inhumaine ... chaude et froide en même temps, comme dénué d'émotion mais rempli d'émotion. En totale contradiction, Mathys se dit qu'il ne s'agissait que de l'effet surprise ...
Se reculant même de quelques centimètres, il sentait qu'il perdait cette chaleur presque unique qu'il n'avait jamais goûtée avant. Une espèce de péché qu'il venait de trouver sur l'Autre. Mais qui était-il? Et pourquoi fallait-il en plus qu'il vienne perturber le seul moment qu'il aurait pu avoir ce cheval noir mystérieux?
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeSam 14 Juin - 0:13

Bon, ce n'était pas un drame non plus. Lui, il avait l'habitude. A force de tomber à tout bout de champs, il ne ressentait presque plus rien, si ce n'était une petite piqûre d'agacement. Et ce n'était pas une question de dignité ou d'égo, mais simplement d'ennui. Tomber devant un public ne l'avait jamais dérangé. Que pouvait-il en avoir à faire, d'ailleurs ? Il était mort. Ceci dit, ce n'était peut-être pas le moment pour rester fidèle à ses habitudes. Sa chute au-dessus de la barrière l'avait projetée dans une marre de boue, de sable et d'herbe humide. Il n'avait donc pas eu mal, d'ailleurs, il ne sentait plus rien mais... il y avait là quelque chose de bien plus grave. Non, ce n'était pas ce cheval fou qui pouvait à présent attaquer comme bon lui semblait cette tache blanche qui venait perturber son calme. Il l'avait complètement oublié celui-là, comme il avait oublié la barrière précédemment. Non, bien évidemment non ; c'était tout autre chose qui l'inquiétait à ce moment-là. Affalé de tout son long dans cette marre nauséabonde, son buste s'y enfonçant peu à peu, il ne pouvait penser qu'à une seule chose : son costume. Le voilà tout sale ! Et s'il n'avait pas eu à cet instant précis la tête bloquée contre le sol, il était certain qu'il aurait maugréé toute sorte de paroles incompréhensibles.

Gabryël n'eut cependant pas le temps de se retourner pour constater les dégâts, ni même de se rendre compte de l'état de colère de l'étalon. Il entendit des pas affolés courant en sa direction, irrégulièrement accompagné d'une lourde respiration. Et comme ses capacités de réflexion étaient d'une lenteur inestimable, ce détail le perturbait assez pour oublier l'espace d'un instant cette inconfortable posture. Les poings serrés, il songea l'espace d'un instant que si un seul des palefreniers osaient déposer une de ses sales pattes sur lui, il n'hésiterait pas à user de sa maigre force pour lui faire comprendre qu'il n'avait besoin d'aucune aide. Mais il n'eut l'occasion de faire un seul moment lorsque, comme il s'y attendait, une force inconnue le saisit pour le sortir de cette marre de boue dans laquelle il avait fini par s'empêtrer. Il ne pu retenir un petit hoquet de surprise lorsque la vivacité du geste de l'inconnu fit tambouriner son cœur un peu plus fort, tant que son souffle en fut déréglé. Ses mains, ses bras se refermant sur lui... c'est à peine s'il avait pu les sentir. Pourtant... cette odeur...

Quelque peu sonné, Gabryël, à la limite de se retrouver dans les bras d'un homme dont il ne voyait qu'un pan de tissu sombre, dû cligner des yeux à plusieurs reprises pour retrouver une vue correcte. Les esprits quelque peu chamboulé, il ne su réagir immédiatement. Qui était-il pour s'approcher autant de lui ? Qui était-il pour lui rappeler de cette désagréable manière qu'il était mort et ne ressentirait plus jamais une chaleur humaine réchauffer son corps froid ? Qu'il s'en aille ! De son aide, il n'en voulait pas. D'ailleurs, il ne désirait l'aide de personne. Qu'on le traite seulement d'aigrie, peu lui en importait ; la mort avait fait de lui ce qu'il était, il ne devait plus rien à la vie, même pas un minime effort. Il n'eut cependant, et une fois de plus, le temps de faire un seul mouvement que déjà le geste d'une main époussetant sa chemise s'arrêta et l'inconnu s'éloigna, le condamnant presque à terre.

Ses cheveux blancs cascadant devant son regard éteint, Gabryël peina à se hisser sur ses bras pour se retourner, s'asseyant plus confortablement sur l'allée. En libérant sa vue de ses mèches éparses, il aperçut dans un premier temps les palefreniers qui l'observaient d'un drôle d'oeil. Les maudissant d'un regard, il eut vite fait de détourner son attention de ce spectacle peu intéressant. Non, ce qu'il désirait voir à présent était cet homme, les traits de son visage, son expression... Quelque chose qui lui donnerait raison de lui en vouloir à cet instant. Échouant un regard dénué de toute expression sur ce visage teinté de rouge, il ne montra aucune surprise à reconnaître celui qui avait tant attiré son attention quelques minutes auparavant. A vrai dire, il s'en était douté. Et cela l'avait d'ailleurs un peu contrarié. Depuis quand les protégés protégeaient-ils leur ange ?

Son expression l'intrigua quelque peu. Peut-être était-ce la surprise de ce premier contact avec lui, mais il eût l'impression qu'il fut au moins autant en colère que lui, comme si leur ancienne proximité le contrariait de la même façon. Étrangement, ce fait eut pour but d'effacer quelque peu son agacement, et il manqua de peu de replonger dans son calme d'accoutumer. Ce qui n'était pas un bon signe pour lui. Gabryël soupira d'une façon un peu exagéré, reprenant son souffle. Il croisa rapidement le regard de Mathys Worrenoff, cet homme hantant ses rêves, mais ne désira pas s'y attarder au risque d'y couvrir quoi que ce soit. Ce n'était pas le moment de s'intéresser à lui. Lentement, il se redressa afin de se relever, maugréant à voix haute mais basse contre l'état de son uniforme.


- C'est bien ma veine... Le voilà tout taché de boue. Je vais encore passer un temps inestimable au lavoir... que des sornettes, que des sornettes, j'ai rien demandé moi. Pourquoi il s'acharne, lui. Je lui ai rien fais. Un peu de blanc, cela ne fait jamais de mal à personne. Oh, bien sûr, comme pour toute chose nouvelle ici, dans cette maudite ville, ou ville maudite, qu'importe !, cela choque un instant, mais on fini par s'y habituer. Aux pommes vertes, on a bien fini par s'y faire. Les pommes rouges, c'est dépassé. Tu aimes les pommes, toi ? acheva-t-il en se retournant vers Mathys.

D'un geste frénétique, il tentait d'épousseter le bas de son costume, bien que cela ne servait qu'à étaler un peu plus le sable humide qui s'y était accroché. L'air soudainement bien différent de tout à l'heure, on aurait facilement pu croire que sa chute l'avait affecté. En réalité, il était seulement redevenu lui-même, ce qui était un bon point pour lui. De cette façon, il irait en douceur avec lui. Mieux valait tenter doucement de faire sa connaissance et d'attiser sa sympathie. Non pas qu'il le désirait... mais il venait d'accepter le fait que... Il n'avait plus le choix à présent.
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Mathys Worrenoff
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeDim 15 Juin - 19:26


Mathys était loin d’être sous son plus beau jour à présent. Gêné, sûrement très honteux par la réaction impulsive qu’il venait d’avoir face à un parfait inconnu, il s’était mis de coté en attendant que celui-ci se relève pour lui dire d’une voix sourde, maugréant que ca allait, lui gueulant au passage qu’il aurait pu se débrouiller tout seul. Personne n’aimait qu’on l’aide, tout le monde pensait qu’il s’agissait d’une pitié ou d’un geste qui signifiait que la personne ne savait pas se maintenir seule. Pourtant Mathys n’avait fait ce qui lui semblait bon …
Le blond vénitien se releva sans même lui adresser un regard car sa première réaction a été de regarder ses vêtements et d’hurler d’horreur en silence. Peut-être était-ce un très beau costume à la base … malgré la boue, Mathys pouvait tout de même voir que les fibres solides étaient tout aussi blanches, sans aucunes égratignures. Le blond devait surement faire attention à ses affaires plutôt qu’à lui … n’avait-il pas remarqué ni senti qu’il avait de la boue sur le visage dabbord ? Se mordant les lèvres, le jeune brun se contrôla pour ne pas avancer vers lui et pointer son doigt vers son front pour en enlever les poussières qui ressemblaient à d’étranges boutons marrons.

Le temps de cet instant, Mathys prit soudainement son temps pour descendre progressivement son regard sur ce visage qui n’avait pas encore daigné le regarder. Un front, probablement grand, caché par cette cascade de blond venant s’échouer sur ses joues … un visage au trait fin, une teinte pale qui pourrait facilement rivaliser avec tous le blanc dont qu’il était vêtu. Par cette simple allure et clarté dont il faisait preuve, Mathys avait l’impression d’être en face d’un de ses dessins que l’on trouvait dans les comptes … un ange vêtu tout de blanc. Cette simple pensée lui fit rire doucement avant de se gifler mentalement. Il ne manquait plus que des ailes et il avait surement le droit d’aller à l’asile. Un bruit de sabot retenu son attention alors, lui faisant dévier son regard de l’inconnu vers le cheval. Celui-ci semblait les regarder avec un intérêt hors normal, bougeant ses crins comme un animal heureux. Difficile de croire qu’il avait faillit foncer sur le blond.
A sa surprise, ce dernier se mit à parler d’une façon extrêmement vite … si vite et si soudaine que Mathys pensait qu’il venait de prendre un sérieux coup sur la tête. D’ailleurs, il s’attendait plutôt à un merci qu’il aurait vite fait d’écarter. Ou peut-être un bonjour pour la simple politesse de nos jours. Mais non, le blond préféra se lancer dans une plainte que Mathys comprit quelque peu. Peut-être était-ce LA mauvaise journée, celle où tout ce qui ne doit pas arriver pour arrive. Comme si un grand nuage gorgé d’eau se déversait sur vous et uniquement sur vous…
Pourtant, il enchaina sur Nemausus et sa rumeur que toute la ville s’amusait à colporter pour en changer les détails. Oh oui, c’était comme un téléphone arabe finalement … chez les vieilles mégères, le coté sourd faisait bien souvent que de simples mots se confondaient avec d’autres pour créer un enchainement pas terrible. Les habitants ne se privaient jamais d’en parler dès qu’ils pouvaient ou dès que d’autres évènements étranges survenaient près de chez eux. Mais lui … cet inconnu semblait ne pas y croire … mais y croire aussi.
Le jeune écrivain se rendit compte que toute sa personne respirait contradiction à ses yeux. Surtout qu’il se mit à parler de pommes juste après. Son imagination déferlant, il se mit à voir limite une pomme au dessus de sa tête, changer de couleur par de petit pop. Il ne sut d’où cette soudaine inspiration médiocre lui venait mais il se surprit à ressentir une agréable sensation au fond de lui : il se détendait progressivement.

Pourquoi est-ce que ce genre de parole le rassurait toujours ? Cet excès, cette envie de raconter et de blablater pour l’inclure dans un monde qu’il ignorait et établir un rapprochement par divers détails presque insignifiant mais qui font toute la différence … l’inconnu se plaisait dans les pommes, bien que sa venue fut surprenante, il semblait qu’il n’aimait pas être la risée du destin et surtout, il semblait porter qu’une faible affection pour cette ville à l’instant même. Mais peut-être était-ce à cause de la boue sur son costume…
Quand il se rendit compte qu’il devait répondre à sa question, Mathys posa doucement ses yeux dans ceux du jeune homme à quelques pas de distances. Ils faisaient à peu près la même taille, ce qui permettait au brun de ne pas avoir à relever son regard ou à le baisser. Il fit alors un signe positif du regard en se disant pourtant qu’il préférait les pommes vertes qui croquaient très souvent sous les dents. Les rouges étaient pour les compotes …
Il ne put pourtant lui répondre cela et ses joues reprirent une teinte rosée … ses cheveux bataillant dans le vent, il espérait que le ciel serait en sa faveur pour que le jeune homme ne se mettent pas à lui demander de parler … Ayant fouillé dans sa poche un peu plus tôt, Mathys venait de se rendre compte qu’il avait perdu son crayon dans la chute … Souriant pourtant, il fit un pas en avant vers le jeune homme sans le quitter des yeux. Si on lui avait enlevé l’usage de sa voix dès sa naissance, on lui avait pourtant permit de s’exprimer par les yeux et c’était surement la seule force qu’il avait pour communiquer.
Lui adressant alors un regard presque désolé pour son costume, il se demanda si le jeune homme habitait dans le coin pour pouvoir se changer ou laver ses vêtements. Il fallait dire qu’il ne l’avait jamais vu auparavant alors qu’il habitait ici depuis toujours.

Mathys baissa alors son regard vers son manche trempé et se pinça les lèvres. Il allait attraper froid en restant comme cela … la boue n’était pas très fluide mais le sol était froid … pouvait-il lui demander s’il pouvait à nouveau l’aider pour cela ? D’ailleurs, comment le ferait-il à présent … aller chercher un stylo dans le bureau du propriétaire de l’écurie, c’était beaucoup trop loin …
Mathys leva alors ses mains pour déboutonner sa veste un peu moins sale que la sienne. Après tout, c’était surtout son pantalon qui en avait souffert. Rapidement hors de ses épaules, il tendit la faible veste vers le jeune homme, ses iris lui demandant d’accepter s’il souhaitait paraitre un peu plus propre le temps de rentrer … chez lui.

Un faible sourire plus tard, il porta sa main libre vers ses lèvres pour les caresser faiblement descendant progressivement vers son cou, le temps de lui faire comprendre qu’il ne pouvait pas les utiliser pour lui parler comme il l’aurait voulu le faire. Il s’agissait surement de la première personne qui n’était pas au courant de son cas muet. Chacun des habitants savaient qu’il ne pouvait point parler, cela faisait parti de toutes ses rumeurs, en plus de sa voisine qui se vendait à chaque fin de moi. Bref, ses potins et ses vérités sur quelques personnes … Et le simple fait que l’inconnu le considère comme quelqu’un de normal lui fit presque chaud au cœur … cette illusion d’être comme les autres et de ne pas être traiter d’une façon différente par sa différence qu’il n’a pas voulu …
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeLun 16 Juin - 23:24

Bon, les pommes, ce n'était peut-être pas le meilleur sujet de discussion avec un muet. Il aurait pu trouver autre chose. Mais, lui, pour le coup, ça l'avait bien amusé de le voir aussi surpris de son subit changement de comportement. Il allait bien falloir l'habituer à cela. Que pensait-il à cet instant ? Quel était son état d'âme derrière ces joues rougissant discrètement derrière ses cheveux ? Gabryël continuait d'épousseter son manche, ses gestes de plus en plus frénétiques. Il n'accordait à son protégé que de minces coups d'œil. Son visage, il le connaissait par cœur pour l'avoir déjà vu des dizaines et des dizaines de fois. Ses yeux clairs comme de l'eau cristalline, son nez fin et son menton pointu, ses cheveux noirs cascadant devant son visage, cachant des pommettes légèrement creusées et continuellement rouges, tout cela, ça ne lui avait pas échappé. Et il fallait dire que cette allure presque innocente ne convenait pas du tout à un homme de 26 ans. D'où l'intérêt de ce personnage.

Abandonnant l'idée de débarrasser son costume de cette tenace mixture, Gabryël soupira et se retourna pour faire face à Mathys. Son regard échoua alors sur ses doigts, longs et fins, qui glissaient sur ses lèvres gracieusement, pour annoncer son handicap avec une tendresse presque affective. Fronçant les sourcils, il ne comprit pas tout de suite où il voulait en venir. Voulait-il qu'il l'embrasse ? Reculant quelque peu le visage pour illustrer ses pensées déplacées, Gabryël manqua de sauter sur place pour exprimer son mécontentement.


- Ah non ! On vient à peine de se connaître, ça ne va pas être possible Monsieur !

Agitant en tout sens ses bras tachés de boue, hochant la tête de gauche à droite avant de se calmer, Gabryël se rendit compte, et cela qu'une fois ses doigts enlevés de ses lèvres, qu'il ne s'agissait en aucun cas d'une avance perverse. Au contraire, c'était là un aveu. Ses épaules retombèrent alors et ses mains vinrent s'enfouir dans le bas de son habit trempé. Ne rougissant pourtant pas, un bref sourire vint étirer ses lèvres incolores et il pencha légèrement la tête sur le côté. Ce n'était pas réellement un pardon muet qu'il réclamait, mais seulement un certain amusement désolé qu'il éprouvait. Et qu'il était loin de regretter.

- Je parlais de pommes, pas d'hommes quand je disais verte, rouge, rouge, verte, hein. T'en fais pas, va, on passe tous par là un jour.

Devait-il rajouter quelque chose à propos du sens qu'il lui manquait ? Gabryël observa alors l'homme qui se tenait devant lui, ne remarquant toujours pas cette veste qu'il lui tendait. Il était bien trop ailleurs, comme à l'accoutumer, pour remarquer ce geste amical. Après tout, s'il lui en avait fait part, c'était peut-être qu'il attendait une réaction particulière. Mais que pouvait-il en avoir réellement à faire ? Ça ne l'empêchait pas d'être en vie, lui, il n'allait pas non plus se plaindre. Et avoir le bec cloué, ça pouvait montrer ses avantages. Gabryël redressa la tête et haussa les épaules.

- T'es en vie, c'est l'essentiel. Profites-en, qui sait combien de temps ça va durer. Moi, si j'avais su que je mourais ce soir-là ! Et bien... j'y serais peut-être pas allé. Peut-être que j'aurai fait un tour à cheval. Un beau cheval brun ! Oh, si tu l'avais vu celui-là ! Il était grand, beaucoup plus grand que toi et moi ! Mon patron l'a attelé pour la voiture qui allait au bal. Il était ma-jes-tu-eux ! Bon, il est mort aussi. Tu crois qu'il est devenu l'ange gardien d'un âne ? Ca serait amusant ! Oh... tiens, merci !

Il avait enfin remarqué cette jolie veste sèche et propre qu'on lui tendait. Elle n'était peut-être pas blanche, mais il pouvait bien se permettre une petite folie. Bien qu'il ne ressentait nullement l'humide froidure de ses vêtements, Gabryël accepta ce geste avec un petit signe de tête amical. On ne refusait jamais une main qu'on nous tendait. Voilà la première leçon qu'on lui avait appris. Lentement, prenant soin d'éviter d'entrer en contact avec les doigts blanchâtres de l'homme, il se saisit du misérable veston et le glissa sur ses épaules. Afin d'éviter de le tacher lui aussi, il ne glissa pas ses bras à l'intérieur. Que lui prenait-il ? Pourquoi était-il aussi gentil avec lui ? Gabryël avait pourtant été sûr qu'il était une personne plutôt méfiante de ce côté-là, comme lui aurait pu l'être dans cette situation. Ressentait-il son aura comme lui même ressentait le sien ? Existait-il réellement une connexion entre l'ange et son protégé ? Il plissa légèrement les yeux, penchant la tête sur le côté pour observer ce drôle de personnage. Peut-être avait-il beaucoup de choses à apprendre après tout...

- Hey, Pépère, t'en va pas ! Cria-t-il soudainement

Faisant un bond en avant pour se rapprocher du boxe, se positionnant ainsi à côté de Mathys, il tendit la main en avant pour rappeler l'étalon noir qui, ennuyé par ce spectacle sans grand intérêt, s'en allait dans un coin où la paille était meilleure. Dressant les oreilles, l'animal s'arrêta dans son élan mais resta tout de même à une distance raisonnable. Gabryël eut un sourire. Et comme il s'y attendait, le tinker l'ignora complètement et pivota sur ses postérieurs pour filer à l'autre bout du boxe. L'ange l'observa, la main toujours tendue, disparaissant presque dans la pénombre. Toujours de dos à Mathys, il soupira.

- Les animaux, c'est tout ce qu'il a de vrai encore dans cette ville. Même les anges sont faux ! Ils font semblant d'accepter leur sort pour pas avoir à errer partout sans but. Moi, je me demande bien comment ils font. Là haut, ils sont pas dupes non plus... Bon. Je te paie un verre ? Pas ici, j'ai pas beaucoup de sous. Mais la taverne qu'il y a dans ta rue à l'air sympa ! Ah... c'est à toi, ça.


Gabryël se pencha en avant, referma sa main sur une motte de terre et tendit sa récolte à Mathys. Se rendant compte qu'il ne tendait là que de la boue et du sable, il fronça les sourcils, ferma le poing et le secoua vivement, envoyant tout autour de lui des patés de terre. Son geste achevé, c'est un crayon dans un piteux état qu'il rendit à son propriétaire.

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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeMar 17 Juin - 11:04

Il y eut un court moment où Mathys se demanda s’il venait d’être en présence d’un oiseau. Alors qu’il agitait ses bras de la même sorte et qu’il le regardait d’une façon extrêmement étrange, le jeune brun se rendit compte que l’Autre avait compris ses paroles de travers. Son geste n’était pas anodin effectivement, il ne l’avait pas vu de cette sorte. Les sourcils légèrement arqués, il se contenu pour ne pas rire en public de sa réaction. Qu’allait-il faire s’il l’embrassait à cet instant ? Allait-il battre encore des ailes et remettre une couche de parole en lui disant « mais monsieur, nous ne nous connaissons à peine, pourquoi oser vous toucher mes lèvres ainsi ? » d’une façon si poli qu’elle pourrait être adorable ?

Enfin en rire … ce n’était en rien moqueur. Mathys était juste surpris de la spontanéité de ce personnage …. C’était comme s’il l’incluait dans un monde qu’il ne connaissait guère. L’impression d’avoir une place. L’impression d’être soudainement quelqu’un à part entière, pas quelqu’un de simplement muet. Cette sourde impression lui fit perdre son sourire. Qui était-il pour lui donner autant de ressentit soudainement ? Ses mains retombant près de son corps, le jeune écrivain se rendit compte qu’il semblait très gêné par la pensée déplacée qu’il venait de générer. Ou plutôt qu’il cherchait à se convaincre lui-même que sa soudaine réaction avait une cause très juste.
Mathys pencha alors la tête également sur le coté, comme un reflexe premier pour comprendre ce qu’il disait. Comme un chat curieux, il se demanda ce que voulait dire l’Autre. Sur le moment, il ne comprit pas un mot de ce qu’il venait de dire … comment pensait-il parler de pommes vertes impossible à manger maintenant ? D’ailleurs, pourquoi lui disait-il cela ? Etait-ce ce coté de sa personne qui lui donnait envie de dire tout et n’importe quoi en même temps ?
Mais ne s’attardant plus dessus, son attention fut relevé par l’Autre qui sembla alors rêver comme un petit enfant. Cette soudaine attirance vers le cheval était peut-être un moyen de ne plus penser à la bourde qu’il venait de faire … mais dans ce cas là, pourquoi disait-il qu’il était mort ?

Sa première réaction fut de rester impassible face à toutes ses questions qui venaient dans sa tête sans lui demander l’autorisation. Qui était-il et pourquoi se posait-il toute ses questions sur les anges ? Peut-être que ce devait être un homme légèrement fou dans son trip biblique ou dans la croyance de ses anges revenus sur Nemausus … ce qui confirmait plus sa première théorie. Plonger dans ses pensées, il ne remarqua pas à quel point l’Autre semblait très concerné par les chevaux. Tous ce qu’il tiltait à ses oreilles à présent c’était « mort aussi » « ange gardien ». Fronçant les sourcils, Mathys semblait avoir perdu tout sourire avant de soupirer doucement. Un rire nerveux traversa sa gorge alors qu’il se disait que l’homme à ses cotés n’était probablement que fou.
Oui fou, c’était surement cela … personne ne ferait des moulins avec ses bras de cette façon, parlant de sa mort comme un fait normal (sauf s’il avait vraiment dépassé un stade important) et en faire même de l’humour concernant son cheval qui pourrait trotter dernière un âne. Cela n’avait pas la même classe … après tout, même en ville un âne et un cheval n’était jamais attaché à la même barre devant un établissement. Quoi que les ânes, on les voyait de moins en moins souvent maintenant …
L’Autre accepta alors sa veste tout en se réservant une certaine méfiance par la suite. Intéressant ce changement … peut-être qu’il semblait fou au regard de toute personne qu’il côtoyait, tout en préservant son vrai coté attentif au fond. Un vrai fou ne prendrait pas cette veste en lui lançant un regard aussi curieux face à ce geste.
Mais devant ce regard bien plus qu’insistant, Mathys ne put se rougir à nouveau quand celui-ci plongea dans ses yeux. C’était si … intimidant d’être regarder. Vous, Lui, cette petite personne frêle qui n’avait rien fait de mal … on la regardait soudainement mais pour une fois, ce n’était pas comme un objet de foire. Quoi qu’on pouvait en douter. L’autre posa doucement sa veste sur ses épaules d’un geste lent mais calculé, comme pour ne pas avoir à la toucher et à se l’approprier au maximum. A peine que ses questions recommençaient à l’envahir, l’Autre se mit à harceler le cheval noir qui broutait tranquillement dans son box.
Le blond vénitien semblait aussi intrépide que celui-ci d’ailleurs … il fonçait quelque part pour finalement n’y accorder qu’une faible attention. Non, cette homme était loin d’être fou en fait … tout semblait calculer. Pas à la minute près, mais il savait parfaitement ce qu’il disait et c’était le plus flagrant en soi … loin d’être fou, il pourrait même être le plus lucide d’entre eux. Alors que Mathys se rapprochait de lui alors qu’il commençait à lui reparler, cette histoire d’ange refit surface comme si l’Autre brulait d’envie d’en parler pour se soulager.
Fronçant les sourcils, il l’entendit dire que les anges n’acceptaient en rien leur condition et qu’ils étaient tous hypocrites. Comment pouvait-il connaître ce détail insignifiant mais qui faisait toute la différence ? Même le prêtre ne savait sûrement pas cela … d’ailleurs, rien ne lui disait qu’il s’agissait d’une vérité mais le blond en parlait comme s’il l’avait côtoyé pendant quelques semaines. Une rencontre ou …. ? Prendre un verre ? Reculant en arrière par cette soudaine proposition qui ne lui convenait plus soudainement, Mathys se demanda vraiment qui il était à ce moment là … comment savait-il que la taverne à coté de chez lui était la moins chère de la ville ? Comment pouvait-il d’ailleurs le tutoyer soudainement pour lui dire qu’il savait presque où il habitait ?
Il ne manquait plus qu’il connaisse son prénom par la suite et le cerveau de Mathys exploserait dans les minutes qui suivent … pourtant, quelque chose l’attirait sans mesure. L’Autre semblait vraiment sur de lui et lorsqu’il pivota pour lui donner un morceau de boue, le regard du jeune muet s’arrêta dessus comme un cadeau et une surprise qu’on lui donnait. Rougissant à nouveau, non sans laisser passer un petit sourire au coin de ses lèvres, il commençait à reconsidérer l’arrivée de ce jeune homme. Il ne savait pas qui il était mais il savait qu’il n’y avait pas de brin de folie apparente chez lui. Du moins, il semblait qu’entre toutes ses paroles, se cachaient certaines vérités.
Intrigué, comme parfait journaliste, Mathys releva les yeux vers son interlocuteur, plongeant dans ses iris pour voir si Vérité y était. Celle-ci se logeait agréablement ou pas. Le jeune brun leva la main pour prendre son crayon, frôlant ses doigts un court instant pour recevoir un choc électrique qui lui fit retirer rapidement sa main. Il n’y avait pourtant rien qui créait une telle pression autour d’eux pourtant. Frottant sa main sur son pantalon, il murmura muettement un simple merci en enfonçant son crayon dans sa poche, près de son calepin. Il savait qu’il pourrait en avoir besoin.
Avec une dose de méfiance, il se demanda si accepter la proposition de l’inconnu était raisonnable. Après tout, il pouvait être violé au coin d’une rue ou se faire voler le maigre argent qu’il possédait. Mais sa confiance reprit le dessus. Ne sachant pas pourquoi ni comment, Mathys se retrouva à faire un faible signe de la tête comme une simple acceptation. Pourtant, immédiatement après, d’autres questions se soulevèrent dans ses neurones.

Une certaine dose de mystère planait à présent sur la présence de l’Autre. Qui était-il vraiment ? Mathys devait s’en assurer en premier lieu … la taverne était peut-être un bon endroit pour discuter sans se faire entendre. Mais il n’était pas rassurer pour autant. N’avançant pas d’un poil et préférant regarder le cheval noir qui leur montrait aisément son derrière pour montrer son indifférence, Mathys soupira avant de passer ses mains dans ses cheveux, se frottant rapidement le front par cette surcharge de pensée. Il était loin d’être agacé mais juste soudainement fatigué.
Ne pas pouvoir parler et garder tous ses doutes pour lui ne l’aidais jamais. Il était néanmoins content que l’Autre sache lire. Ne venait-il pas de dire qu’il avait travaillé dans cette écurie avant … cette mort ? Ecarquillant les yeux et revenant sur le blond, Mathys se demanda si ses raisonnements n’avaient pas qu’un seul but … l’Autre était soin un ange soit un fou. Mais ses conclusions étaient beaucoup trop hâtives. Cela voulait-il dire que les rumeurs étaient bels et bien vrai ? Mais dans ce cas là, pourquoi personne n’en parlait… ? Y avait-il vraiment une raison secrète à leur venu ?

Mathys s’approcha alors de l’homme comme pour vouloir lui poser ses questions muettes de plus près. Rien pour replonger dans son monde, à nouveau. A peine à quelques pouces de distances, le jeune brun leva la main pour remettre correctement son col un peu trop plié par la classe qu’il étalait autour de lui. Un geste qui aurait pu paraitre normal si les deux protagonistes se connaissaient vraiment. Se retrouvant avec un autre morceau de boue entre les doigts, il la secoua légèrement sur le coté avant de virer son regard au sien.
Et comme si la réponse s’y trouvait, Mathys fit un autre signe positif de la tête en ressentant une mince chaleur entre ses doigts. Une chaleur bien différente de celle qu’il avait eu quand il avait du légèrement porté l’Autre sur lui. D’ailleurs, est ce que cet « Autre » avait un nom ? S’il savait des choses sur lui, Mathys était bien le premier à ne rien savoir … soudainement, le jeune homme fit un pas en arrière pour commencer à marcher vers le sentier de la sortie. Enfin en sentier, celui-ci était toujours aussi boueux. Mais au moins, l’Autre ne tomberait pas la dessus. Ses mains retombant mollement près de ses poches, il serra lentement les poings en se disant que l’Autre devait absolument répondre à des doutes qui n’avaient pas de place. Sortant pourtant son calepin et s’arrêtant soudainement dans sa progression, il fit volte face en tendant le cahier vers l’autre, quelques mots griffonné à la hâte.


« Pourrais-je au moins connaître votre prénom avant toute chose ? »

Il ne savait point pourquoi il devait poser un prénom sur ce visage. Un visage qui ne lui était pas familier mais presque. Comme si sa venue s’était fait attendre depuis un moment. Autant d’impression floue qui redonnèrent presque un brun d’espoir dans le regard de Mathys.
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeMar 17 Juin - 23:08

C'est sûrement un peu tard qu'il se rendit compte de son erreur. Pinçant discrètement les lèvres derrière son rideau blanc de cheveux fins, il s'empêcha difficilement de tiquer sur ce mot qu'il avait glissé un peu trop attivement. Comment voulait-il justifier qu'il sache dans quelle rue il vivait, alors qu'il ne l'avait encore jamais vu ? Plissant les narines, il fini par relâcher les épaules en se disant qu'il trouverait bien quelque chose à dire si le concerné revenait sur ce détail. Après tout, ce ne serait pas le premier qu'il embobinerait et des mots sans queue-ni-tête seraient bien suffisants pour lui permettre de s'échapper. Ignorant ce regard bourdonnant de questions qu'on lui adressait à cet instant-là, Gabryël tendait toujours son crayon à l'homme qui semblait reconsidérer à deux fois ce geste. Le prenait-il pour un fou ? Cela serait bien intéressant. Il serait un peu dommage qu'il tombe dans le même panneau que tous ceux qui croisaient sa route, mais il serait d'autant plus exploitable de cette façon. Soutenant ses yeux aux couleurs de l'azure, Gabryël dû se retenir pour ne pas céder sous le poids de ses propres doutes. Il était inutile de se reposer la question ; le voilà après tout bel et bien obligé d'accepter ce nouveau sort. S'il analysait à nouveau sa situation de plus près, il savait qu'il abandonnerait Mathys ici-même sans un mot.

Attrapant de sa main libre le pan de la veste qui menaçait de glisser de son épaule, Gabryël appuya sur ses mollets pour rester bien droit face à lui. Étrangement, il ne ressentait aucune gêne à fixer ses lèvres muettes. C'était comme si le fait que cet homme ne puisse parler était une évidence pour lui. Son silence ne le dérangeait pas et ne lui semblait pas inhabituel. Penchant légèrement la tête sur le côté, il observa le crayon taillé dans un bois fin. Alors, ainsi, il existait réellement une connexion entre l'ange gardien et son protégé. Ce qui ne pouvait que signifier qu'il allait devenir dépendant de cet homme qui rougissait devant lui à chaque fausses manœuvres. Sa seconde vie dépendait à présent de lui.


* Comme si ça ne suffisait pas. *

Bon, ce n'était pas une tare non plus. Il n'avait pas l'air bien méchant ce Mathys Worrenoff, ni l'air d'un profiteur. Qui sait, il pourrait peut-être lui apprendre et lui apporter certaines choses, avide de savoir qu'il était. De toute façon, la question n'était même plus d'y trouver quelconques aspects positifs ou négatifs. Le fait était là. Il ne pouvait plus vivre sans lui. Le tout, c'était de lui annoncer.

* Surpriiiiise !! *

Surpris, Gabryël manqua de basculer en arrière lorsque Mathys saisit d'un vif élan le crayon qu'il lui tendait. Grimaçant en sentant sa poitrine retomber lourdement, il maugréa silencieusement contre lui même pour être de plus en plus impulsif. Mais jamais il ne s'y ferait. Comment pouvait-on supporter l'idée de ne plus rien sentir ? Le chaud, le froid, le contact humain... Lentement, il referma sa main dans le vide et laissa retomber son bras le long de son corps, le poing fermé. C'était de moins en moins drôle cette histoire. Jetant un rapide regard noir vers le ciel redevenu gris, Gabryël reprit néanmoins son calme lorsqu'il sentit une attention particulière se poser sur lui. Ainsi donc, il était enfin parvenu à attiser l'intérêt de ce jeune écrivain. Il était temps. Alors, verdict... Fou ou con ? Glissant ses mains dans le bas de son costume sale et trempé, il fit mine de ne rien comprendre à ce soudain regard qu'on lui lançait. Il aurait d'ailleurs voulu rajouter une couche en relançant un sujet futile, mais son hochement de tête lui rabattit le clapet. Comment ça, il acceptait son invitation ? Ne lui avait-on jamais appris qu'on ne parlait pas aux inconnus ? Ouh, le vilain garnement ! Bon, ceci dit, ça l'arrangeait. S'apprêtant alors à faire un pas en avant, il se vit à nouveau freiner dans son élan par la passivité de son protégé. Et ben alors ?

Une passivité qui ne dura cependant guère longtemps puisque Mathys se mis soudainement à se rapprocher de lui. S'il lui reproposait de l'embrasser,... ! Fronçant les sourcils, il observa de près ce nouveau geste et ne pu s'empêcher de se demander à nouveau ce qui lui prenait. Doute qui se renforça lorsqu'il redressa son col mal plié. Que lui arrivait-il pour être aussi affectif avec l'inconnu qu'il était ? Hochant quelque peu la tête pour éviter de frissonner, Gabryël eut du mal à garder contenance et ne pu s'empêcher de se racler la gorge lorsqu'il recula.


- C'est pas avec des avances comme ça que je te laisserai boire de l'alcool, jeune homme ! Dit-il en haussant progressivement la voix en le voyant s'éloigner.

* Non mais... *

Sautant à pied joint au-dessus de mottes de terres à l'allure suspecte, Gabryël se dépêcha de le suivre pour ne pas se retrouver seul sur ce drôle de sentier. Quel beau spectacle devaient-ils faire. Un muet et un fou gambadant dans les près.

- Aaaa... ttention !

Sautant un peu trop haut au-dessus d'une motte, il eut du mal à freiner son allure et ne se rendit compte qu'au dernier moment de l'arrêt subit de Mathys dans sa course. Et ce qui devait arriver arriva tout naturellement... il se prit les pattes dans son pantalon. Trébuchant d'abord sur quelques pas, il battit des mains et des bras pour tenter de retrouver son équilibre, mais la chute fut inévitable. Très vite, il atterrit à genoux à même le sol, s'encastrant dans cette vicieuse boue, juste devant son protégé. Qu'il était grand vu d'en bas... Et comme si de rien n'était, il tendit la main vers le calepin qu'on lui tendait pour pouvoir bien observer ce qui était écrit.

- Avant toute chose... quelle drôle d'expression ! Avant... 'toute chose'... c'est quoi, toute chose ? C'est l'avenir ? Ce verre à la taverne ? Oh, et ce 'vous'... ce 'vous' ! On ne vouvoie pas les fous, petit. C'est comme ça ! Faut s'y faire.

Rendant le carnet à Mathys pour pouvoir se relever, Gabryël s'étira le plus fort qu'il le pouvait avant d'épousseter brièvement son vêtement. Il reprit ensuite la route vers la sortie, attendant tout de même d'un pas lent son accompagnateur.

- Un prénom... Oh, c'est vrai que j'en oubliais la politesse...

Il se retourna rapidement, pivotant sur ses talons la main tendu poliement vers Mathys.

- Enchanté de te connaître Mathys ! Je suis Gabryël, ton ange gardien !

* Et paf. *
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Mathys Worrenoff
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeMer 18 Juin - 12:57

Et ce fut devant un homme à genou devant lui que Mathys tendit son petit carnet. Un maudit carnet comme s’amusait à appeler certains. Celui-ci contenait toute sa vie … ses malheurs, ses exquises et ses parfums. Sans ce carnet, il n’y avait plus aucun lien avec l’extérieur. Il ne l’utilisait que rarement pour parler aux autres … mais c’était ton mémo-note … Alors que l’Autre prenait son carnet en main, Mathys eut l’air légèrement niais d’être debout alors que son interlocuteur était à genou devant lui.
Comment pensait-il qu’il allait l’embrasser ? Cet homme si blond, avec des traits si fins encadré par des cheveux mi-long … puis ses lèvres tout aussi fines qui ne s’étiraient que pour lancer de maigres sourires entre louper. Hein, comment pouvait-il se permettre de penser que Mathys était attiré par lui ? Soudainement, cet excès de parole lui sembla presque déplacé. Comment osait-il dire qu’il était tout simplement beau ? Hein ? C’était quoi ce narcissisme à 2 sous ? Hein ? Non mais qu’on le se dise tout de même … l’Autre se détachait tout de même des autres … et surtout des autres palefreniers de l’écurie.

D’ailleurs, s’il avait travaillé ici, les autres l’auraient reconnu non ? Dans le sens où s’il disait qu’il était déjà mort, ses collègues auraient surement faire un arrêt cardiaque depuis le temps. Ou peut-être était-il mort avant même que tout ce petit monde ne naisse, ce qui serait aussi logique. Autre raisonnement possible, peut-être était-il le seul à pouvoir le voir. Quoi que cette dernière, il fallait mieux l’oublier pour ne pas être aussi fou que lui.
Mais oui, c’était surement son imagination qui lui jouait des tours. Peut-être qu’il était monté à cheval et qu’il avait fait une chute oubliée. Une chute qui lui faisait voir cette personne et ses paroles sans aucun sens. Hein ? Hein que Mathys ne faisait que rêver ? Car c’était tout de même impossible de rencontrer quelqu’un de la sorte dans un endroit pareil. Voila, c’était la seule explication possible. Les paroles du jeune homme semblait si décalé qu’elles en étaient irréelle... un monde qu’il créait autour de lui, c’était faux….

Pourtant, l’Autre se releva instantanément en lui demandant ce qu’était le « avant toutes choses » et de ne pas le vouvoyer. Mathys fit un signe vivement négatif quant à la 2ème proposition. Il pouvait le tutoyer s’il le voulait mais de la part de Mathys, il ne fallait pas s’y attendre de sitôt. Peut-être dans quelques heures ou … Puis ce fut cette main.
Une main lisse, presque dorée par endroit. Ou peut-être était-ce le reflet de ce mince rayon de soleil qui traversa soudainement l’écurie. Tout sembla très calme soudainement. Mathys n’entendait plus les cheveux, si le bruit des bottes plus loin. Le vent avait presque cessé de balayer les feuilles mortes et les oiseaux avaient arrêté de chanter. Le Temps s’était arrêté alors que le regard de Mathys vacillait sur cette main. L’Autre ne devait pas forcément avoir conscience que ce geste pouvait signifier beaucoup de chose pour le jeune muet. L’accord d’une confiance, quoi que maigre. Mais cet accord signifiait un lien … un lien qui se composait d’une main qui resterait lier jusqu’au bout à tout moment.

Son regard se releva sur le sien, remarquant qu’il s’était à nouveau mi debout. Le calepin dans l’autre main, il venait de lui annoncer quelque chose qui ne passa pas inaperçu. Dans ce silence assourdissant, Mathys cru presque entendre le son de son propre hurlement raisonner dans ses oreilles. Mais il ne savait pas parler… à quoi bon hurler ? Comment connaissait-il son prénom ? Comment ? Il n’était surement pas du genre à lire les petits caractères d’un journal pour y lire son prénom en fin de page … d’ailleurs Mathys était loin d’être connu, même par sa voisine de palier. Alors comment ?
Mais se rendant compte qu’une fois de plus, toutes ses réponses étaient évidente, il en vint au pourquoi… pourquoi et pas un autre ? Pourquoi …ce Gabryël devait tomber sur lui ? Etait-ce du hasard ? Non, Mathys n’y croyait pas … il y avait surement une bonne raison valable et logique à tous cela. Puis le comportement du jeune homme était beaucoup trop évident pour qu’il mente. Puis son éditeur n’était surement pas du genre à lui faire des surprises pareilles … Et le sujet était beaucoup trop sérieux …

Rétractant lentement sa main qui quémandait son calepin, Mathys mit un certain temps à se décider. Lui prendre la main ou pas ? Est-ce que simple geste avait une signification importante au fond pour l’Autre ? Cet Autre qui avait maintenant le doux nom de Gabryël … était-il l’ange qui apportait les bonnes nouvelles ? Avoir un ange gardien était-il bon signe ? N’était-ce pas parce qu’un danger le guettait qu’il en avait un à présent ? Approchant presque ses doigts de ses lèvres, tant l’hésitation le tiraillait, il l’abaissa pourtant très rapidement pour capturer ses doigts entre les siens en guise de « bonjour et enchanté ». Il ne fallait tout de même pas que l’Ange se mette à penser qu’un simple signe vers ses lèvres signifiait encore qu’il le désirait. C’était si stupide.
Ce simple geste le fit rougir pourtant et le jeune homme serra sa main en la balançant doucement de haut en bas, par pu politesse. Il était pourtant habituer à ce genre de respect. Mais cette fois ci, c’était beaucoup trop différent. C’était Gabryël, voila la différence. Mathys leva les yeux vers lui, convoitant les siens avant de lâcher doucement sa main pour se remettre à griffonner rapidement dans son calepin, un mince sourire aux lèvres …


« Directement dans le bain … allez-vous me rincer le dos aussi, en me chantant une berceuse ? »

Oui, Mathys pouvait se permettre de paraitre tout aussi déplacé à cet instant. Un rire nerveux menaçait de s’échapper et il n’avait pas la moindre envie de laisser courir une voix dont il n’avait pas usage. Pour plus de pratique, il se mit même à l’écrire à l’envers pour permettre à Gabryël de le lire plus rapidement sans avoir à changer le carnet de place. Ainsi, debout devant lui, Mathys en profita presque pour respirer son odeur qu’il se devait de ne pas oublier. Pourquoi, il n’en savait encore trop rien.
Et lui, qu’en savait-il ? Que pensait-il ?


« Suis-je l’âne que le cheval doit garder ? »

Soudainement, Mathys se demanda s’il n’était pas une tare pour celui-ci. Il se demanda comment il en arrivé à accepter un fait qui était loin d’être banal. Peut-être la ville, peut-être d’autres facteurs qui laissaient penser que l’imagination avait sa place dans le réel. Et qu’elle pouvait se concrétiser très facilement …
Le jeune écrivain se demandait si Gabryël faisait parti de ses personnes qu’il avait cité à plusieurs reprises quelques minutes auparavant … ses personnes … ses anges hypocrites qui n’acceptaient pas ses conditions. Ecarquillant les yeux, Mathys se rendit alors compte que l’Autre n’était surement pas le seul. Toute la ville pouvait-il en avoir un protecteur ?


« Hey, il est hors de question que je me laisse pouponner par une mégère ! » écrivit-il ultra rapidement en mimant une expression outrée

D’où lui venait cette soudaine confiance ? Peut-être qu’elle ressemblait à deux gouttes d’eau près à celle que Gabryël venait d’aborder pour lui dire cette vérité si … si. Un ange avait-il le pouvoir de faire passer quelconque émotion par un sourire, un regard ou un geste ? Un lien … y avait-il un lien tout simplement ? Comment est-ce que cela marchait ? Où était Gabryël si jamais il ne pouvait pas le voir un moment ? Et quelle est son histoire ?
Et puis pourquoi Mathys voulait-il tout connaitre de lui à présent ? Hein ? Lui qui n’avait pas du tout envie de lui embrasser le cou ou lui débarrasser de la boue à nouveau collé dans la paume. Ce qu’il pouvait être maladroit … Mathys pourrait peut-être passer une partie de son temps à le relever … quoi qu’il serait peut-être mieux d’anticiper ses chutes à l’avenir … Ses pensées étaient à présent encore plus lourdes de questions. C’était comme si cette main n’avait fait qu’une légère pause avant le déluge. Le calme avant la tempête.
Tout se compliquait …

Le jeune homme referma alors son calepin. Là dehors au milieu des chevaux, c’était surement un bon endroit pour se relaxer mais pas pour parler. Il avait froid, Mathys venait de prendre froid alors que quelques secondes avant, sa main était terriblement moite. Il fut content de se rappeler que la taverne n’était pas si loin de l’écurie. Mais au contraire de tout à l’heure, Mathys attendit et se posa près de l’Autre pour surveiller ses déplacements.
Un mince sourire orna alors ses lèvres. Une protection semblait aussi marché dans les 2 sens … l’âne aidait bien le cheval quand les charges étaient beaucoup trop lourdes, non ?
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeVen 20 Juin - 22:00

Les muscles de sa mâchoire se tendirent pour empêcher un sourire de trahir son amusement. Ce n'était pas le moment de perturber son protégé. Vu son regard et le teint de son visage, mieux valait le ménager à présent. Pourtant, il n'y était pas allé si fort que ça. Il lui avait demandé de se présenter, c'est ce qu'il avait fait. Qu'on le foudroie sur place s'il avait été maladroit ! Relevant son regard vers le ciel gris, l'ange grimaça et fit un pas de côté. Bon, d'accord, il avait été un peu direct. D'ailleurs, ce ne serait pas étonnant que suite à ça, le jeune Mathys pouffe de rire et le renvoie de là où il venait... autrement dit, dans la boue. C'était presque admirable d'être terre à terre à Nemausus. Lui non plus n'avait pas échappé à cette règle avant sa mort. Maintenant, on pourrait lui dire qu'un éléphant rose ailé volait dans le ciel, qu'il n'attendrait pas pour lever le regard...

Reposant son regard sur le fin visage de son protégé, Gabryël se demanda comment il allait faire s'il ne le croyait pas. Il n'allait pas non plus lui courir après pour lui faire avaler cela de force, quitte à ce qu'il s'étouffe en l'avalant de travers ! Non. C'était déjà bien assez de sa part de lui avoir avouer ce fait. Dansant sur un pied, il perdit quelque peu patience, ainsi que de son assurance. Avait-il fait le bon choix ? C'était vrai ça, il n'allait pas non plus rester une éternité avec ce garçon. Que ferait-il ? Ne pouvant ni travailler, ni risquer de se fritter avec les autorités, n'était-ce que l'ennui et une occupation pouponnière qui l'attendait ? En plus, il fallait qu'il soit, non seulement jeune avec la vie devant lui, mais en plus muet ! Un muet. Ça ne le dérangeait pas, un muet, ça pouvait être sympa. Mais comment il allait survivre lui, sans qu'on l'engueule ? Sans qu'on lui dise de fermer sa boîte à camembert ? Penchant la tête sur le côté, Gabryël plissa les yeux, observant avec une nouvelle attention les lèvres de Mathys. Le baiser du prince charmant, cela pouvait rendre la voix ? Dans Ariel, ça marche

C'est une poignée de main qui le fit redescendre sur terre. Fronçant les sourcils, il baissa subitement ce regard sur leurs mains jointes, subissant cet étrange contact. Sous sa peau blanche naquit une multitude de frissons, réagissant à ce contact gelé. L'espace d'un instant, Gabryël hésita à retirer un peu trop attivement sa main, mais la faible pression qu'exerça Mathys sur cette dernière l'en dissuada. Ne ressentait-il que sa propre froidure ? Et lui... que ressentait-il ? Plissant le front, Gabryël releva lentement le regard vers Mathys, osant pour la première fois plonger dans ces lagons bleus. Ne comprenant que plus tard qu'il s'agissait là d'une réponse à son aveu, il se racla la gorge pour redescendre parmi eux, retrouvant la vive et coutumière expression de son visage. Alors, ainsi, il le croyait ? Comme ça, sans preuve ni rien ? Et s'il lui disait qu'il avait besoin de tout ses sous pour pouvoir parfaire son travail d'ange gardien, il les obtiendrait ? Quoi qu'il n'était pas bien riche, ce n'était pas drôle. Et ce n'était pas un voleur. Le pire... c'est qu'il en serait incapable vis à vis de Mathys.

Resserrant son poing dans le vide lorsqu'il dégagea sa main, Gabryël plissa les lèvres pour ne rien dire de trop saugrenue à cet instant, se contentant de tendre le cou pour observer ce qu'il était en train d'écrire. Bon, c'était lancé à présent. Il était véritablement devenu l'ange gardien de cet homme. Au dépit de sa vie, il allait devoir défendre et protéger la sienne, tout en assurant sa propre vie après la mort. C'était étrange comme ça lui était tombé dessus, sans qu'il ne puisse rien faire pour l'arrêter en chemin. Peut-être que c'était l'occasion de se racheter... Fronçant les sourcils, Gabryël plissa les yeux en voyant des mots prendre forme, déchiffrant difficilement. Fallait qu'il écrive mal, en plus ! Pinçant les lèvres pour cesser ses râlements silencieux, il afficha un petit sourire après avoir lu cette phrase. Et théâtralisant sa réaction, il recula d'un pas sautillant, agitant les bras en l'air.


- Matelot, tu peux toujours rêver ! Je ne suis là que pour t'enfoncer la tête dans l'eau quand tu fais des bêtises ! Canaillou !

S'apprêtant à sauter en avant pour tendre les joues creuses de son protégé, il fut néanmoins freiné dans son élan par le crayon qui volait à nouveau sur le parchemin. Suivant du menton cet élan effréné, il semblait retrouver sa vivacité. A vrai dire, il s'en fichait un peu à présent. Adviendra ce qui adviendra. Il n'avait de toute évidence plus le choix. Observant la mine concentré de Mathys lors de son écrit, un fin sourire fut tracé par ses lèvres, égaillant ses yeux sombres. C'était amusant, voir même distrayant de le voir prendre une soudaine assurance en sa compagnie, lui qui lui avait semblé bien timide auparavant. Peut-être que l'ennui n'était pas si proche que ça, finalement...

Exactement ! Tu as tout compris, c'est bien, pour un âne, tu apprends vite, s'exclama-t-il après avoir lu la nouvelle phrase.

Gabryël se retourna alors sur le sentier, engageant à nouveau la marche vers la Taverne. Mieux valait ne pas parler ici. Selon son expérience, les oreilles des palefreniers trainaient bien souvent un peu partout.

- Pour la peine, tu auras peut-être le droit à un baiser, un jour !

Gabryël se demanda s'il parviendrait à répondre aux éventuelles questions de son protégé. Le pourquoi du comment, ou le comment du pourquoi ; lui même ne le connaissait pas. Et cette réponse aurait été la plus requise pour rassurer la situation, bien qu'elle semblait agréablement détendue, à son grand étonnement. Comment pouvait-on prendre une nouvelle pareille aussi aisément ? Lui-même en aurait été incapable. Faisait-il preuve d'un tel détachement qu'il était près à accepter tout changement dans sa vie ? S'apprêtant à s'avancer, son attention fut néanmoins détournée ailleurs ; comme à l'accoutumer. Le grattement du crayon reprit et il ne tarda pas à se retourner pour observer les nouveaux mots qui se dessinaient.

- Bon ! Tu ne vas pas commencer à te plaindre, hein ! J'ai l'air d'une mégère, peut-être ? Vilain canard va, tu ne perds rien pour attendre. Mais allons entretenir cette AGREABLE disccussion à la taverne, je ne tiens pas à ce qu'on nous entende parler d'ANGE GARDIEN ET DE DIVINITE ICI !

Cessant de crier, Gabryël afficha une mine fière avant d'échouer un regard surpris sur la mine de son protégé. Pourquoi il était tout blanc, lui ? Abaissant son regard un peu plus bas (non, pas aussi bas), il constata que cela faisait un petit moment qu'il lui avait pris sa veste. Si lui ne ressentait plus le froid, Mathys devait être gelé par le temps qu'il faisait à présent. Plissant le froid, l'ange se défit de la veste, la secoua un peu en l'air pour la défaire des nombreuses taches de boue, avant de la tendre à son protégé. Et voilà, ca commençait bien... ! Pourquoi s'inquiètait-il pour ce garçon ? Il le connaissait à peine et pourtant, ne désirait qu'apprendre à le connaître. Enervant... éneeervant !

- Allez... fonce Alphonse.

Se retournant rapidement pour avancer à grandes enjambées sur le sentier boueux, Gabryël prit soin de ne plus trébucher sur les perfides mottes de terre. Il avança suffisamment rapidement pour que Mathys ne puisse plus écrire sur son parchemin en route, sinon quoi, il se sentirait obligé de répondre. Et il avait croisé suffisamment de regard insistant de la part de palefreniers pour l'instant. Cette relation devait rester secrète. Oh ! Ils étaient comme des guerriers secrets ! Qui font les missions les plus dangereuses ! Trop bien ! Tout sourire aux lèvres, Gabryël se retint de gambader quant, enfin, ils atteignirent la sortie et se retrouvèrent dans les rues mouvementées du centre ville.
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MessageSujet: Re: Silence Noir. [Gabryël]   Silence Noir. [Gabryël] Icon_minitimeSam 21 Juin - 21:14

Si Mathys pensait que son Ange réagissait de manières très étranges et très fortes, il comprit aisément que tout ceci n’était comme qu’un jeu. Un jeu où il se mettait en scène. La vie était un jeu. Ou plutôt la mort était un jeu pour lui … comme s’il avait accepté sa condition avec humour, sans aucun état d’âme. Ou peut-être cela faisait-il longtemps qu’il avait été doté d’ailes... se rendant compte de sa pensée, Mathys resta un moment sans réel souffle. Avait-il des ailes ? Etaient-elles si majestueuse dans celles des statues dans l’Eglise ? Ou peut-être étaient-elles beaucoup plus blanches … aussi blanches que ses cheveux … grandes, petites ? Assez pour envelopper un humain pendant un vol ? Savait-il voler ? Comme les oiseaux ? N’était-ce pas là le rêve de tout homme ? Pouvoir voler … ?
A toutes ses questions, il semblait que Gabryël y répondait par ses gestes intrépides, ses moulins et ses lèvres qui bougeaient sans cesse. Cette simple réaction le fit sourire voir presque rire pendant un moment. Il faut dire qu’il avait l’impression d’être face à un enfant qui s’expliquait et qui grondait quelqu’un de bien plus petit que lui. N’avait-il pas le même âge d’ailleurs ?

Soupirant en secouant son visage, il rangea progressivement son carnet alors que ses mots finissaient d’être lus par Gabryël. Ne venait-il pas de l’appeler matelot … puis canaillou ? Cette soudaine proximité par ses surnoms complètement venus d’ailleurs lui donna envie de réécrire sur son calepin. Il semblerait qu’il allait vraiment finir par être pouponné à la fin … l’idée n’était pas très plaisante mais au fond, il semblait heureux de voir que Gabryël était loin d’être lourds pour autant …
Il s’entendit alors traiter d’âne doublement intelligent et Mathys tira une tête presque affreuse à ce moment là. Il ne pensait pas vraiment être vu de cette façon en disant cela mais si c’était son point de vue, il fallait l’admettre, il ne pourrait que lui montrer qu’il était digne des plus grands chevaux. Il s’arrêta néanmoins dans sa marche alors que Gabryël était devant lui. Pourquoi devait-il maintenant se soucier de l’image qu’il avait ? Il tut finalement ses pensées en se disant qu’au moins, il acceptait sa condition de muet. Pourtant Mathys eut la drôle d’envie de lui donner une pichenette à ce moment là.

D’ailleurs, c’est ce qu’il fit ! Quelques pas après ses quelques pensées, il s’avança derrière monsieur pour lui lancer une petite tape sur le haut du crâne, comme pour lui signifier qu’il était loin d’être content d’être un âne. Un âne très rebel oui. Un sourire orna alors le coin de ses lèvres alors qu’il se déplaçait aux cotés de l’ange, avisant le sentier pour trouver la sortie. L’odeur des chevaux était toujours au bout de son nez et il aurait bien voulu faire un petit au revoir au cheval noir. Peut-être aurait-il la chance de le revoir …

Mais Gabryël se mit soudainement à hurler leur lien comme ses bonnes femmes qui lavaient leur linge près du puit et Mathys ne put s’empêcher de lui bondir dessus pour lui mettre la main devant la bouche. Le mal était fait, plusieurs palefreniers s’étaient déjà retourné dans leur direction et les regardaient d’un air suspect. Complètement sur son Ange, Mathys ne put que leur sourire de très loin et de poser un doigt sur son propre crâne, leur expliquant la baisse mentale du blond. Les palefreniers haussèrent alors les épaules pour retourner à leur travail et le jeune écrivain lâcha soudainement Gabryël sur qui il s’était complètement vautré le temps d’un instant.

Souriant encore mais avec une très légère dose de « je ne suis pas content », il lui tira presque la langue en courant soudainement près du portail qui donnait sur le centre ville. Courant car il rougissait encore de sa proximité qu’il avait eu à ce moment là. S’arrêtant néanmoins pour attendre l’Autre au coin de la rue, Mathys regarda ses mains qui tremblaient encore, ses mains qui s’étaient posé sur ses lèvres pour l’empêcher de dire le moindre mot de plus. Pourquoi et comment se faisait-il qu’il réclamait de plus en plus de contact avec lui ? Etait-ce pour en comprendre en même temps le pourquoi du comment fonctionnerait leur lien ? Pourquoi cette soudaine envie de partager une folie contre sa timidité naturellement exacerbée ?
Il se rendit alors compte qu’il avait repris son manteau dans la fuite sans même le savoir et il se retourna de suite sur ses talons pour comprendre pourquoi il n’en avait plus besoin ? Fronçant les sourcils, il hésita pourtant à le lui rendre pour la fin de la journée qui s’annonçait encore pleines de surprises …

Mais avant que Gabryël ne puisse l’atteindre de quelques pas, il vérifia dans les poches de sa veste qu’il avait assez pour se payer 2 verres, voir même un peu plus. Quelques sous titillèrent dans ses poches, assez pour que Gabryël ait le temps de tout lui expliquer avant qu’il ne soit saoul. D’ailleurs, rien que d’imaginer ce personnage un peu bourré le fit sourire. Serait-il capable de faire un scandale de plus dans une taverne comme celle-ci ? Mathys espérait qu’elle n’était pas si fréquenté que cela …
Ressortant son calepin lorsque l’Autre arriva à sa portée, il fit un léger effort pour mieux écrire et lui lancer ses quelques mots sur ses feuilles volantes :


« Je croyais que les chevaux et les ânes ne buvaient pas dans la même cruche …. Peut-être devrais-je vous payer un simple verre d’eau et moi, mon kir … ? »

Il commença alors à marcher en arrière, comme un enfant qui avait soudainement trouvé de la compagnie pour jouer. Cette simple pensée lui fit perdre quelque peu son sourire alors que ses joues rougissaient à nouveau. Passant ses mains dans ses cheveux, Mathys se demanda s’il ressentait vraiment cette stupide chose dans un lapse de temps aussi court ? Il n’avait jamais vraiment eu quelqu’un avec qui partager quelque chose dans sa condition. Etre muet signifiait être recalé du monde quand son entourage ne savait pas lire et n’en faisait pas non plus l’effort.
Non Gabryël n’était pas encore un ami, les choses allaient déjà beaucoup trop vite ainsi. Mais il ne pouvait s’empêcher de penser qu’il était content de l’avoir avec lui à ce moment là.
Pourquoi, il n’en savait rien. A vrai dire, il s’en fichait presque.


« Je ne m’appelle pas Alphonse … GABY » ajouta-il en lui laissant presque volontairement le calepin dans les mains

Il ne savait point d’où lui venait cette confiance encore une fois. A lui laisser cet objet si nécessaire dans les mains d’un parfait inconnu qui s’était proclamé son ange. Mais cette assurance lui faisait du bien. Comme s’il pouvait se remettre à ce fou qui ne lui voudrait aucun mal. Ou pas. Mathys devrait peut-être se méfier mais il n’avait encore rien vu d’inquiétant à son sujet… non ? Mis à part sa folie, mais il semblait que cette partie était innérante de sa personnalité.
Mathys avait très envie d’en savoir un peu plus sur lui … aussi, il s’engagea très rapidement dans la rue principale qui menait au marché. Maintenant qu’il avait perdu la notion du temps, il se doutait que la marchée avait vidé la grande place et qu’il n’en restait que l’odeur perdu des salades et du poisson pourri. Mais préférant prendre le raccourcis qui menait à ses quartiers perdus et pauvres, il lui montra du menton que la taverne ne se trouvait qu’à deux rues plus loin.
Ne lui montrant tout de même pas qu’il était pressé de l’entendre parler de lui et d’eux, il accéléra tout de même le pas pour y arriver plus vite.
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