Nemausus
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Nemausus

Nemausus. 17ème siècle. Après un bal masqué ayant mal tourné, la ville perd peu à peu pied... supporterez-vous la volonté divine ?
 
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 Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]

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Joshua Thacker
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MessageSujet: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeLun 10 Nov - 23:11

    - Il est temps pour toi...De revenir...
Les gouttelettes tombent dans l'eau à ses côtés, avalées dans ce néant sombre qu'il ne peut qu'imaginer. Il pense. Il réfléchit. Cela fait si longtemps qu'il se sent vide de tout. Il entend, il sent...C'est comme s'il était encore en vie. Une à une, elles se rapprochent de lui, près de ses bras, près de ses cheveux, tout contre lui. La prochaine ne va pas tarder à lui tomber dessus, mais il ne ressentira pas le toucher. Pourtant, il y a son corps, et s'il n'était pas mort, il pourrait encore le contrôler. La colère. Un sentiment. Et alors que la voix se tait, que la lumière transperce ses paupières, la dernière larme de l'androgyne s'écrase sur le front de Joshua. Et c'est froid. Ses doigts se serrent en un poingt. Ca le transperce, ça l'anéhanti. C'est de cette pluie qu'il aurait eu besoin ce jour-là. Le jour de sa mort.




Plic, plic, plic...Ici aussi, il pleut. Les paupières se serrent, le corps se contracte. Les sensations sont douloureuses, les muscles sont atrophiés. Le premier réflexe, c'est de ne pas y croire. Savoir qu'on est mort il y a bien longtemps, savoir qu'on ne peut plus rien faire si ce n'est attendre et peut-être en finir au point de ne même plus pouvoir "être". Le second réflexe, c'est de se dire qu'en réalité, on n'est jamais mort et d'ouvrir les yeux, en espérant s'être endormit avec cette sale sensation qu'on n'oubliera plus jamais. Alors il ouvre les yeux avec difficulté, parce que la lumière du jour, même s'il fait nuit, est bien plus puissante que celle du néant incolore dans lequel on est plongé quand on est mort. L'odeur lui coupe la respiration, parce que ça aussi, c'est quelque chose qu'il n'a pas fait depuis longtemps. Respirer, regarder, serrer les mains, avaler sa salive. Ca semble difficile et pourtant la joie fait battre son...Fait battre...Ne fait rien battre. Est-il vivant, malgré le fait que dans son torse, plus rien ne bat? La mâchoire se serre et les premières paroles depuis bien longtemps s'échappent de sa gorge sèche.

    - Où...Est-ce...Que...Ma tête!
Sur son corps glacé, de la pluie tombe. Et il entend ce bruit délicieux des gouttes d'eau qui martèllent le sol sur lequel il dort. Les émeraudes de l'ange se posent sur ce nouveau monde et un hoquet d'étonnement se retient au creux de ses lèvres tremblantes. Il fait nuit, il fait noir. Il fait bon d'être en vie. Ses mains se serrent sur ses biceps recouvert d'une soie douce. Et il referme les yeux doucement. Lorsqu'il était jeune, chaque instant passé seul semblait magnifique et il demandait la mort. "Si je devais mourir, je voudrais que ce soit maintenant..." Le tronc de l'homme se redresse calmement, tandis qu'il bat des cils pour se réveiller. Il pleut sur lui, sur ses cheveux, mais détester ce qui nous a tant manqué ne se fait pas, pas encore. Les sensations sont les mêmes qu'avant. Ses doigts se contractent encore plus, son menton se pose sur le haut de son torse. Le froid. Voilà quelque chose qu'il n'avait pas ressentit depuis longtemps. Les frissons avant la mort n'étaient pas ceux que l'on ressent lorsqu'il pleut.

    - Où suis-je?
Les paroles sortent de ses lèvres, ses paupières s'ouvrent. Ses cheveux humides lui tombent sur le visage, se collent à son front et alors que ses yeux s'ouvrent, des vagues de larmes brillent au bord de ses cils. Son bar. Voilà où il se trouve. Mais son habitation quant à elle ne s'y trouve plus. Il n'y a que la colline, en contre bat. Tout a changé, et tout est pareil malgré tout. Sa lèvre inférieure meurt sous les assauts de ses dents et il se relève, une main sur la bouche. C'est la première fois qu'il resent un choc aussi fort. Et même si ce n'est pas qu'à cause de cela, l'acide lui remonte à la gorge, dans la bouche. L'autre main le repousse du sol, ses pas le guident instinctivement contre le mur de la maison qu'il ne connait pas mais qui a prit la place de la sienne. Et entre les deux maisons, il se penche en avant, les paupières serrées, l'estomac vide, le coeur en peine. Il est mort. Il est mort pendant cent ans. Et aujourd'hui il renait seul, sans Gabriel, sans son bar, sans sa vie et surtout, sans doute, sans nom.

    - Joshua Gabriel Aaron Andrew...Joshua Gabriel Aaron Andrew...Je suis Joshua Gab...Gabriel...
Ses jambes plient sous son poids et il s'affaisse en avant, les larmes aux yeux. Gabriel. Comment a-t-il vécu, après qu'il soit mort? Et si lui aussi, il avait la possibilité de revenir à la vie, essayerait-il de le retrouver? Un geste, il essaye de se redresser, d'avancer dans la ruelle qui se prolonge devant lui. Quelques pas, la main toujours sur la bouche, l'autre s'appuyant contre le mur comme pour tracer son chemin. Et le cliquetis de cette armure dont on lui a parlé avant son réveil. Toutes les indications, données par ce Dieu dont il ne connaît même pas le sexe...La bouche s'entrouvre, mais l'estomac est déjà vide, plus rien ne s'en échappe plus si ce n'est de la bile, un peu de salive.




    - Je suis un ange, bon Dieu! Alors pourquoi ne me rendez-vous pas mon passé?
La ruelle est sombre. Il fait noir. Dans cette vile qu'il devrait connaître par coeur, plus rien ne lui dit quoique ce soit. Il fait noir, et l'homme s'affaisse contre un mur, les jambes fléchies en face de lui. C'est comme si en lui rendant la vie, on avait oublié de lui rendre sa force. La pluie glisse entre les murs des bâtiments pour lui tomber volontairement dessus. Les bras se serrent autour de ses genoux, il glisse son visage entre eux. Et dans la nuit, des bruits raisonnent sans gêne à ses côtés, lui qui n'entendait que la voix d'une personne inconnue. Il semble piteux. Un ange affalé dans la boue, un ange déchu. Un ange, tu parles. Un rire sec s'échappe de ses lèvres et sa main gauche ébouriffe ses cheveux.

Lentement, Joshua esquisse ses premiers gestes en tant qu'homme conscient, en portant sa main droite sur son crâne douloureux. Le corps tout entier frissonne, la pluie fine s'abat sur la peau nue de sa nuque. Que fait-il assit sous la pluie? La nuit noire est rassurante, elle donne les premières forces à Joshua. Le plus dur est de se relever, pense-t-il en s'appuyant sur ses deux mains dans la boue naissante à ses côtés. Il fait de plus en plus froid, quelque chose émet un léger cliquetis au niveau de sa main, et son cou craque douloureusement lorsqu'il regarde ce que c'est. L'armure. Un gant en métal qui recouvre tout son bras gauche, jusqu'à l'épaule, revenant sur la poitrine. La punition. Le fait d'avoir volé de la main gauche, triché de la main gauche, aimé de la main gauche, promis et mentit, trahit, tué, escroquer de cette main du diable et du coeur. L'amer souvenir d'une vie passée à laquelle on ne peut plus jamais associer le présent. Le goût déguelasse des souvenirs dont on est le seul à se souvenir. Les doigts se crispent sur sa bouche, ses abdominaux se contractent et il ferme les yeux en se faisant violence pour ne pas hurler. Hurler à la mort. Crier contre cette salope qui lui a tout volé, à lui, le voleur. La seconde chance, disent certain. Renaître n'a que l'odeur d'un déguelis puant.
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Kris Spencer
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeMar 11 Nov - 23:21

S'abattant comme des coups de fouet sur un corps ciselé, la pluie fendait le ciel autant que les premiers éclairs pour retomber sur Nemausus, martelant les toits et coulant comme une rivière sur le trottoir qui sera propre demain. Phénomène qui arrive assez souvent en Ecosse, quand on sait qu'on a droit à un soleil plein et des journées chaudes juste pendant 4 mois de l'année. L'hiver n'avait pas encore commencé alors le temps pouvait être considéré comme étant simplement doux et frais la nuit.
C'est dans une pareille nuit que Kris avait décidé de rentrer ce jour là. Il restait pourtant des heures dehors, la nuit surtout pour repérer les prochains terrains où son talent allait s'abattre le jour suivant, même s'il connaissait la ville sur le bout, très bout des doigts. Mais aujourd'hui, il avait fait une belle recette aux portes du château et n'allait pas se priver d'avoir un peu de repos. Il était bien sûr passer chez le bouché pour acheter une viande correcte à son chien qui lui suivait encore en mâchouillant l'os et remuant la queue. Laissant un sourire s'échapper, Kris le regarda un moment avant de rentrer en balançant à nouveau sa capuche contre ses cheveux blonds. Il était certes déjà mouillé et trempé mais ça ne l'empêchait pas de ne pas mouiller les vêtements qu'il portait sur lui. Dans un pas qui ne se hâtait pas, le jeune voleur de l'époque s'était mis à longer les ruelles de Nemausus pour rejoindre ses quartiers et se mettre au chaud à l'abri. Pourtant, à l'angle d'un croisement, il remarqua une chose inhabituelle. Il ne faisait peut-être pas froid dans la ville mais cette ruelle semblait glacée, comme si on 'avait soudainement posé des glaçons chaque centimètre. Il sentit également que son souffle se faisait plus frais et qu'une faible buée s'échappait de ses lèvres. Son chien ne sembla pas relever ce détail, beaucoup trop occupé à grignoter et Kris se tendit légèrement en avançant dans la ruelle déserte. Les auberges et les tavernes du coin était déjà close mais on voyait bien souvent des ombres et des lumières s'agitaient au travers des vitrines.

Continuant sur son chemin, il tomba au loin sur une forme où il ne put poser un doigt dessus. La forme semblait affalée sur un mur, assise et recroqueviller comme pour se cacher ou se protéger. Haussant les sourcils sous ses mèches blondes et sa capuche, Kris continuait d'avancer sans vouloir jeter un regard à ce mendiant qui n'avait pas la fierté ni le courage de se mettre à l'abri des regards et de la pluie pour la nuit. Le jeune homme se souvenait qu'il allait toujours sous les ponts de la ville pour se protéger du froid et des regards beaucoup trop piteux des habitants le prenant en pitié. Aussi, il n'accorda aucune important en continuant sa progression jusqu'à chez lui. Pourtant, il ne put s'empêcher de ressentir ce froid l'engloutir, comme si chaque pas lui faisait trembler de froid. Il n'en connaissait pas l'origine mais à peine à quelques mètres de la forme, il se rendit compte que c'était lui qui dégageait cela.

Se giflant mentalement, Kris s'auto-assura qu'une personne ne pouvait pas émettre ce genre de froideur à des mètres à la ronde et rester au pied d'un mur à respirer tranquillement, comme endormi. Ses pas furent ralentis lorsqu'il s'arrêta à la hauteur de l'homme et il se demanda s'il devait y ajouter quoi que ce soit sur le moment. Profitant du profil bas de la personne, Kris se mis à la détailler rapidement d'un regard tandis qu'un réverbère gisait à quelques mètres d'eux. Éclairé par lui alors qu'on pouvait voir les nombreuses gouttes de pluie défiler devant, le jeune voleur s'arrêta lorsqu'il vis des cheveux d'une finesse et d'une légèreté incomparable. Il ne voyait que cela mais leur couleur sembla le captiver foutrement et il sentit le choc de son chien qui venait de le heurté contre sa jambe en pensant toujours marcher. Kris faisait une parfaite fixation sur les cheveux depuis son plus jeune âge, les appréciant et les imaginant caresser entre ses longs doigts fins. Et l'inconnu qui gisait ici semblait en avoir de très beau, malgré la pluie les entassant sur son crâne. L'inconnu ne sembla pas relever son visage mais Kris pouvait voir qu'il était jeune et qu'il n'avait visiblement rien à faire sous cette pluie. Pourtant, le jeune voleur serait le dernier à vouloir accueillir quelqu'un chez lui, même s'il savait qu'il était dans la même galère. Il vit un étrange reflet sur un de ses bras et il se demanda rapidement s'il pouvait s'agir d'un couteau contre les agresseurs ou s'il venait au contraire d'être agresser. Cette soudaine réalité lui fit l'effet d'un froid encore plus immense et il ne put se sentir que toucher malgré tout par le sort du mendiant. A cet âge là, cela devrait être interdit d'être à la rue, sous la pluie sans aucune couverture.

Ne le touchant pas, Kris s'agenouilla devant le jeune homme en espérant que ce simple geste lui ferait lever son regard vers lui. Il n'avait pas envie de lui parler, encore moins de converser à cet instant et il sentit la bourse qu'il avait rempli devenir un peu plus lourde dans sa poche. Sa réaction le surprit quelques peu avant de reprendre de l'aplomb dans sa confiance. Il n'allait pas se rabaisser à faire du bien à cette personne alors qu'elle ne se trouvait que su son chemin. Surtout quand il s'agissait d'un inconnu et que Kris était réputé pour être qu'un simple profiteur.
Il se leva alors promptement, baissant ses fentes marrons vers l'inconnu qu'il regarda littéralement de haut avant d'ouvrir ses fines lèvres, mouillés par la pluie.


Lève toi, tu ferais presque tache à force

Sa voix était rude et il voulait à tout prix enlever ce froid de cette ruelle. Mais absolument magnétiser par l'inconnu dont il ne voyait que les cheveux à travers le noir sans porter de jugement à son encontre, il avait prit l'absence de tact pour faire relever le jeune homme de ce mur. Il voulait le booster et le remuer quelques peu pour qu'il puisse partir la tête haute et se réfugier quelques part pour la nuit avant de revenir peut-être mendier et grelotter de froid la nuit d'après.
Déposant ses mains dans ses poches, Kris jeta un œil à son chien qui avait fidèlement suivit la scène et aboyer juste après, comme pour supporter ses dires. Un maigre sourire de convenance parcourut les lèvres du jeune homme avant de s'éteindre et de reculer d'un pas, sentant qu'il était trop proche de l'inconnu. Le froid semblait alors presque stagnant sans aucune évolution qui lui pondèrent encore plus de questions dans la cervelle. Pourquoi ce froid était là et pourquoi venait-il progressivement à se stabiliser pour peut-être partir maintenant? Quel était cet endroit ... Kris n'avait jamais entendu parler dans sa ville qu'il y avait des ruelles réfrigérantes et il était certain que les chambres froides des bouchers étaient loin de ce coin ci.
Le visage baissé, le jeune voleur ne pouvait pas lui montrer son regard à cet instant, ses mèches blondes lui barrant le front jusqu'à reposer sur son nez. Il voulait que cet inconnu relève son visage pour savoir de qui il s'agissait. Il connaissait tous le monde dans cette ville, ayant pris l'habitude de tout croiser dans la place, les ruelles et les quartiers. Et il avait l'impression que l'inconnu n'était pas un nouveau venu car personne ne venait sans avoir les moyens à Nemausus ...
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Joshua Thacker
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeMer 12 Nov - 20:42




C'est vrai, il fait terriblement froid. Et la pluie n'arrange rien. Et la nuit aggrave le tout. Dans la ruelle, c'est comme si la lumière n'existait pas, et que l'obscurité était imperméable. Pourtant, un lampadaire laisse filtrer quelques onces de chaleur et de clarté qui luttent contre tout ce que représente Joshua, assit contre ce mur glacial. De peur d'enfreindre les lois de la nature, les filaments de clarté ne se posent que par reflets sur lui, ternissant l'image du misérable qu'il représentait à cet instant, dans sa solitude exagérée, sa tristesse noirâtre, son mépris. Pourtant, de par ces bruits de pas au fond de ce couloir sans fin, l'image se brise. Il n'y a plus de solitude, il y a une convergence de la lumière, une dominance du chaud sur le froid qui s'impose à chaque mètre en avant qu'il exécute avec une certaine lenteur. Ainsi donc, l'humanité existe encore, cent ans plus tard. Les paupières fermées, Joshua cligne des yeux. Il entend. Un homme, un animal. Il entend et il sourit, parce que son ouïe est encore plus fine qu'avant. Il n'y a pas d'hésitation dans la démarche, il avance la tête haute. C'est étrange, mais Joshua a presque l'impression de se revoir. Sauf que lui, ses pas ne faisaient pas de bruit. Un voleur se doit d'être plus discret qu'une ombre.

Les tremblements de son être disparaisse petit à petit, comme quoi, il est bon de penser à autre chose qu'à son propre malheur. Il est délicieux de s'apitoyer sur le sort des autres, aussi. Mais il n'en fait rien, il calme sa respiration haletante à cause du froid. Est-ce que les humains peuvent le voir? Son visage s'enfonce un peu plus encore au creux de ses bras, dans un triste soupire. C'est peu probable qu'ils puissent voir les anges. Ne peut-il être vu que par son futur-peut-être-inexistant protégé? Les dents se serrent, la mâchoire devient plus masculine et féroce qu'à l'accoutumée. Vivre durant des millénaires comme une âme errante que personne ne peut ni voir ni entendre, est-ce ce dont il rêve? Pourtant, ses mains touchent les objets, il ne passe pas en travers. Un petit mouvement de la tête pour faire non. Non, il n'est pas un fantôme, alors oui, ils peuvent le voir. Du moins, c'est ce qu'il ose penser lorsque les pas se rapprochent et ralentissent à sa hauteur, pour enfin s'arrêter, briser ce mouvement répétitif, ce son singulier auquel il commençait tout juste à s'habituer. La mélodie infinie laisse place au silence de la pluie sur les dalles bancales des ruelles comme celle-ci.

Au creux de ses bras, ses paupières s'ouvrent. Deux émeraudes se mettent alors à briller dans le noir de la nuit, sertit d'une lueur d'incompréhension et d'étonnement qui creuse légèrement ses traits et dessine un léger sourire sur ses lèvres. Face à lui, sans doute, l'inconnu vient de s'agenouiller, ses vêtements se froissant à ce simple geste. Il est visible. La boule qui remontait de son estomac jusque dans sa gorge se cala à ce niveau, par hantise ou simplement encore par tristesse, comme la tempête qui se calme au bord de ses paupières mi-closes. En cet instant, le silence paraît l'apaiser. C'est comme une douce anesthésie avant la mort, et il se mord la lèvre, furieux d'avoir encore pensé à ça. Pourquoi ne relève-t-il pas la tête? Simple habitude. Forcer l'autre à entrer en communication lorsqu'il n'est pas à son avantage. En découvrir plus sur lui que ce dernier n'en découvrira jamais sur sa propre personne. Les mentalités ont changée en cent ans. Peut-être même qu'ils n'ont plus la même façon de parler. On ne l'a pas prévenu, à ce sujet. Au final, qui est-il, si ce n'est un colon des temps ancien? L'autre se relève. Et si au final, il ne l'avait pas vu? C'est impossible. Ses doigts se resserrent sur ses biceps, et un hoquet se brise dans sa gorge. Son corps tremble de nouveau, sans qu'il ne puisse plus rien y faire à présent.

    - Lève toi, tu ferais presque tache à force.
C'est affreux...

Sa voix est froide. Glaciale. Tranchante.

Pourtant...

Elle résonne comme celle de Gabriel.


Parle encore. Dans son torse, une détonation. Parle encore, toi, l'inconnu. Il avale sa salive, sentant l'homme reculer, s'éloigner de lui en emportant la douce chaleur, le réconfort incertain qu'il venait pourtant de lui offrir. C'est incontrôlable, cette envie qu'il a de le regarder. A-t-il le même visage que lui? La même carrure? Peut-être même est-ce que c'est lui? La tristesse s'empare de ses lèvres, dessinant un demi sourire nostalgique sur son visage. Et ses cheveux dansent avec le vent, lorsque le chien aboie. Lorsqu'il redresse doucement la tête, dévoilant chaque partie de sa figure avec une lenteur tragique et peut-être provocatrice. Le front pâle, les sourcils colorés de ces mêmes teintes bordeaux et rubis que sa chevelure. Ses paupières entrouvertes, laissant apercevoir ses yeux brillant malgré l'absence de lumière. Deux émeraudes, deux joyaux qu'un voleur comme Kris devrait avoir envie de lui voler. Puis un nez fin, marqué d'une légère cicatrice. Mais est-ce par fatigue, ou simplement parce que le malheur de son visage est déjà insupportable, qu'il ne redresse pas entièrement la tête? Ou alors est-ce parce que son regard se plonge dans celui de l'animal?

Un chien heureux, face à un chien blessé. Les bras bougent lentement, le droit se portant avec douceur jusqu'à la hauteur du chien, caressant du bout des doigts le crâne bosselé de l'animal. Et sans cesser d'entrer en contact avec l'animal, le regard se détache de celui du chien pour se relever, fixer plus haut, beaucoup plus durement mais peut-être plus naturellement le visage de cette personne inconnue. La peur ne se lit pas sur son visage. Elle ne peut se lire que dans ses émeraudes, mais il évite avec soin le regard de l'autre, de par cette habitude qu'il ne perdra jamais, même après être mort. Il voit la carrure d'un homme, les épaules larges, le cou doux, ruisselant de pluie. Il entrevoit le menton carré, les traits délicats et puis ces cheveux blonds et soyeux, gouttant sur le visage de l'inconnu de la même manière que les siens tombent sur sa propre figure. Et sa main droite retombe sur le sol en un poing frêle. Ils ne se ressemblent pas. De nouveau, des larmes embrouillent sa vue, et d'un simplement mouvement de tête qui signifie non sans même vouloir le dire, sa chevelure barre son visage, tandis qu'il plaque sa main gauche sur ses lèvres en serrant durement son menton. Impossible de parler, quand la seule chose que l'on ait envie de faire soit de crier.

    - Gabriel...
Espoir, rêve, croyance.

N'avait-il pas bannit ces mots de son vocabulaire?
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeVen 14 Nov - 17:32

Un seul pas en arrière lui avait suffit pour lui mouiller la moitié de sa jambe droite. L'eau coulait à flot, comme si l'inondation allait se faire voir cette nuit. Mais Kris savait qu'il en fallait plus que cela pour amener la boue sur Nemausus. Comme il ne lui en fallait pas moins pourtant pour être choquer du regard de l'inconnu.

Son geste avait été lent, presque préméditer. Ou peut-être qu'il méditait vraiment et que le jeune voleur venait de le déranger dans sa quête spirituelle ou ailleurs. Cela ne l'étonnerait même pas qu'il s'agisse d'un jeune moine naïf venant de s'échapper de l'église en pleine nuit, sans savoir maintenant où aller. Mais ses yeux ... même en clignant sous la pluie, Kris ne put que ressentir à nouveau ses lagons verts sous ses paupières. Car la silhouette dans tout son ensemble semblait fade et molle, les yeux de l'étranger semblait vif et coloré au plus haut point. Après avoir prononcé ses paroles pour qu'il arrête de se terrer dans un mutisme et dans un froid qui semblait pouvoir se faire partager sous cette pluie, le jeune voleur ne pouvait qu'être abasourdit par cette vue qu'il aurait pu qualifié de magnifique. Mais à ses yeux, tout ce qui pouvait être magnifique devait lui appartenir. Et cette soudaine envie de possession lui fit légèrement peur. Comment pouvait posséder un humain? Un humain qui n'avait fait que pour l'instant lever le regard sur son chien pour lui caresser la tête. Alors il appréhendait un peu le moment où celui ci daignerait lever la tête vers lui. Son chien remua la queue sympathiquement, balançant encore plus d'eau sur la jambe de son maître qui regarda ce simple geste s'accomplir. En temps normal, son chien ne se laissait pas approcher aussi facilement, surtout qu'il avait dépasser le stade joueur même s'il restait aussi vif que son maître.

Puis il leva les yeux vers lui et même à travers sa capuche, Kris ne put cacher sa surprise de voir presque des lumières fatiguées dans les yeux de l'étranger. De l'inconnu qui était pourtant rester assis même après ses paroles qui aurait pu faire lever n'importe qui. De la provocation, voilà ce qu'il avait fait et le jeune homme ne semblait même pouvoir y répondre correctement. Manquait-il de rhétorique ou était-il trop perdu pour se permettre cela? Ou jouait-il volontairement de son regard pour le déstabiliser? Faisant taire ses questions en se giflant mentalement, il mit de coté sa surprise pour pouvoir lui parler à nouveau, le provoquer jusqu'au bout pour qu'il bouge de là. Il n'avait pas du tout envie de rester dans le froid mais la chaleur des iris qu'il avait semblait le réchauffer. Mais à une autre surprise générale, le jeune homme l'appela Gabriel, comme une douce plainte de retrouvailles. Comme si son ton était mêlé à de la peur et à une appréhension. Était-il si perdu que cela pour devoir le confondre avec quelqu'un qu'il connaissait? Il ne connaissait aucun Gabriel dans la région et son intonation sonnait comme si on appelait un miracle. N'était-ce pas le nom d'un archange de la bible, tout comme Lucifer pourrait être celui qui s'était rebeller contre celui qu'on appelait Dieu? Kris n'accordait qu'une piètre importance à la religion qu'il considérait comme un repère pour les plus démunis.
L'inconnu devait être beaucoup trop perdu pour lui donner cette appellation, comme s'il serait son sauveur. Avançant d'un autre pas pour reprendre le contrôle de sa surprise, il calma son chien qui remuait encore plus la queue, voulant certainement jouer sous la pluie battante qui ne s'était pas calmé.


Je ne suis ni Gabriel, ni ton ange

Son ton était moins rude mais n'avait pas perdu de sa froideur. D'un calme apparent, Kris ne l'était pourtant pas et cachait agréablement bien les surprises qui s'enchainaient à une vitesse interdite. Mais son instinct lui disait qu'il ne pouvait pas laisser un homme perdu dans les parage sans faire quelque chose. Le déplacer serait une bonne solution, peut-être pourrait-il lui montrer le pont à coté des habitations pour qu'il puisse se mettre à l'abri en attendant que le repos vienne calmer son esprit. Le jeune voleur était peut-être sans pitié envers ses semblables les plus riches mais lorsque quelqu'un venait à lui ressembler d'une certaine façon et qu'il était sans ressource, il ne pouvait s'empêcher de venir lui apporter une aide distante. Sans l'approcher d'avantage, Kris releva le nez en l'air en rompant le contact avant de revoir cet éclat vert partout où il posait ses yeux. Cela ne devait durer d'un moment, il était sur que cela lui passerait au bout d'un moment. Sans pour autant quitter les gestes que pouvaient faire le jeune homme, il laissa son chien le rapprocher en pensant que cela lui ferait du bien d'avoir un peu de chaleur qui ne proviendrait pas de lui. Il savait qu'un chien était toujours une compagnie agréable, avec qui on pouvait s'amuser et passer du temps avec jusqu'à oublier ses propres soucis, ses propres détails qui pourraient vous rendre la vie plus dur.

Il ne savait pas encore comment faire comprendre à l'inconnu que rester dans une ruelle qui se trouvait dans l'allée la plus malfamée de Nemausus en pleine nuit pouvait être dangereux. Même lorsqu'on était un homme, on pouvait toujours s'attendre à des surprises. Kris se racla alors la gorge en sentant un nouveau vent froid survenir de nul part et resserra ses mains dans ses pseudo poches pour pouvoir les frictionner doucement.


Suis-moi ordonna-t-il presque en sentant qu'il n'y arriverais pas autrement

Il était loin de vouloir le prendre sous son aile mais il ne savait pas vraiment comment s'y prendre et faire preuve de gentillesse, il ne savait pas. Alors lorsque la manière forte n'était pas vraiment là, des paroles rudes pouvaient certainement le faire réagir en sachant qu'il n'était pas ce soit disant Gabriel. C'était déjà bien qu'il ne le reconnaisse pas puisqu'un voleur n'est pas censé avoir un visage pour toutes les autres personnes. Kris était un peu l'anonyme du quartier. Et c'est en sachant qu'il n'était personne que peu de gens venaient lui parler et qu'il pouvait librement agir sans craindre un regard sous sa capuche ou sous tous ses autres déguisements. Le jeune voleur baissa à nouveau son regard vers l'inconnu qui gisait par terre, évitant peut-être son regard d'émeraude sans succès. Déglutissant par cette prestance qu'il n'avait pas imaginé, Il montra d'un signe du menton l'autre bout de la ruelle qui menait au quartier pauvre de la ville, là où on pouvait avoir un minimum de sécurité.
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeSam 15 Nov - 21:55


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Un pas. C'est comme lorsqu'on passe sous un rayon de soleil. Une douce chaleur qui effleure notre peau meurtrie par le froid. On a envie de ne plus bouger. D'attirer ce soleil un peu plus contre nous. Et si Joshua avait assez de force, il tendrait les bras vers cet inconnu pour le sentir un peu plus près de son corps tremblant. Mais sa main tombée sur le sol ne semble pas vouloir bouger, tout comme son bras gauche qui encercle ses genoux. Dans cette scène, le mouvement provoqué est celui de la queue du chien qui brasse l'air. Un geste joyeux, une vitalité étouffante. Et alors que le maître de l'animal tente de le calmer, Joshua mord sa lèvre. Il ne devrait pas prononcer son nom, il ne devrait pas souffrir de son absence. Il ne devrait pas. Pourtant, maintenant qu'il est de nouveau en vie, va-t-il encore une fois mettre toutes ses envies au second plan? Ses yeux s'abaissent, fixent les pieds de l'inconnu. Va-t-il le prendre pour un fou à présent? La pluie se pose sur ses cils, sur les pointes de sa chevelure bordeaux, sur la peau de ses mains. Et les vêtements qu'il porte s'en imbibe, refroidissant encore un peu plus son corps inanimé.

    - Je ne suis ni Gabriel, ni ton ange.
La mâchoire se serre. Et sur son genou, ses doigts de la main gauche se referment, dans un cliquetis d'armure, dans un reflet émeraude passager. Cette voix dessine tout un tas de souvenir affreusement vide dans la mémoire de l'homme. Les derniers instants, les premiers, les rires. Mais aussi les larmes qu'il a faites rouler sur les joues de Gabriel. Et rien que ces courtes images, uniquement cela, parviennent à le rendre encore plus triste qu'il ne l'était déjà. C'est comme si l'autre trouvait à chaque fois les mots qu'il fallait pour plonger la tête de Joshua sous l'eau, le noyant dans le passé sans lui donner la moindre chance de remonter à la surface. Pourtant, ce n'est même pas ça. A ces paroles, Joshua aurait souri, dans une autre circonstance. Pourquoi n'arrive-t-il pas à cacher ses sentiments, aujourd'hui? Trop de questions. Trop peu de réponses, pas assez de convictions. Il faut arrêter. Voilà ce qu'il se dit.

Il faut arrêter de penser à lui. Même si c'est dur, même si c'est impossible. N'avait-il pas cessé d'y penser lorsque l'autre est arrivé? Dans la contemplation de son passé, Josua ne sent pas le chien se rapprocher de lui. Il ne sent que cette chaleur improbable qui tente de filtrer négligemment le froid qui l'entoure. Mais il n'a pas chaud. Est-il encore seulement capable de ressentir cela? La pluie alourdit ses vêtements, dessine sa musculature sous la chemise qu'il porte. Et le relief de l'armure de sa main gauche force son regard à s'y poser. L'androgyne lui a dit quelque chose à se propos, lorsqu'il était encore plongé dans le sommeil pré-renaissance. Léger, incassable, orné d'un émeraude sur le dos de la main. La preuve de son acceptation au paradis, parmi les serviteurs de Dieu. Il fait froid, Joshua tremble. Dieu marque ses bêtes avec le fer.


Le bras tombe à son tour sur le sol, s'y appuyant faiblement. C'est la preuve qu'il revient petit à petit sur terre, flottant entre paradis, mort et passé. Et son visage se tourne vers l'animal, lorsqu'il ferme les yeux et lui sourit doucement, avec une gentillesse sans contre-façon. Et il a presque l'impression que lorsqu'il sourit, il fait un peu plus chaud, du moins sur ses joues. Reste dans le présent, se murmure-t-il intérieurement, tout en grattant derrière l'oreille gauche de la bête. Amadouer la bête, amadouer le maître. On reste qui l'on est, quoiqu'on fasse. Et être un ange ne signifie pas que l'on est quelqu'un de bon, même lorsqu'on a été punis sévèrement par la mort. Pourtant, s'il y a bien une chose que Joshua ne sache pas faire, c'est ça. Faire du mal aux animaux. Tromper un animal. Mentir, trahir quelqu'un de sa race, une bête indomptée malgré son surnom "de compagnie". Au-dessus d'eux, l'inconnu se gratte la gorge. Gabriel aussi faisait ça.

    - Suis-moi.
Ca sonnait comme un ordre, et Joshua ne pu s'empêcher de tourner la tête vers le visage de cet homme. Il ouvre ses yeux, penche la tête sur le côté, et esquisse un autre genre de sourire, plus doux que gentil. Sa main droite retombe sur le sol lorsqu'il baisse la tête et ferme les yeux. L'homme aussi, s'est rapproché. De deux pas, exactement. Et sa chaleur corporelle se fait plus douce, plus marquée. Sans doute plus proche aussi. Prenant une inspiration, l'ange appuie sur ses deux mains, sur ses pieds qui glissent légèrement sur le sol mouillé. Depuis combien de temps est-il ici, à faire attendre cet homme, sans même s'être présenté? Il se relève lentement en serrant les épaules à cause du froid, sans lâcher le mur qui est le seul à l'avoir soutenu jusqu'à présent. Son corps se redresse, il est grand, moins fragile qu'il n'y paraissait il y a encore quelques secondes. Pourtant, malgré son sourire, sa tristesse ne s'efface pas de son visage. Ses cheveux bordeaux barrent toujours son regard, dégoulinent encore dans son cou. Sa carrure imposante continue de trembler sous la pluie drue. Et lorsqu'il ouvre ses yeux, qu'il les pose sur le visage de l'inconnu, il fait tout pour éviter de fixer son regard. Ses lèvres forment un très fin sourire, ses prunelles s'abaissent sur le chien, et sa voix cristalline s'échappe de sa gorge sèche.

    - Je le sais bien, que vous n'êtes ni Gabriel, ni mon ange...Votre vie serait plus simple, s'ils existaient.
Et le visage se redresse vers celui de cet homme dont il ne connaît pas le nom. Il devrait l'escroquer, le voler. La bourse qu'il tient doit être pleine, vu le bruit qu'elle fait à chacun de ses pas. Pourtant, malgré tout, il est étrange de voir qu'aucune de ces idées n'effleurent Joshua. Son sourire franc, ses émeraudes se voilant petit à petit sous ses paupières, il pose les mains à plat sur le mur auquel il est toujours adossé. Mordre la main qui vous a nourrit, c'est la première des raisons qui fait que l'on peut se haïr toute une vie. Et même après la mort. Et même si l'anonyme ne l'a encore aucunement aidé, Joshua ne peut s'abaisser à vouloir du mal à cet homme qui a voulu son bien, d'une manière peut-être un peu détournée. Cette manière d'être froid, d'être franc, d'être brutal dans sa façon de parler...Joshua se reconnait dans cet adolescent aux cheveux blonds. Il frisonne de tout son corps, se mord la lèvre inférieure. Il n'oubliera jamais la personne qui s'est approchée de lui sans en avoir peur.

    - Je suis désolé de vous avoir fait perdre votre précieux temps.
D'une simple poussée, il s'arrache au mur. Et sur son visage, une légère grimace se dessine, lorsqu'il porte sa main droite sur son bras gauche. Chaque effort se ressent du poignet à l'épaule, et c'est si douloureux qu'il en est surprit. Alors les anges ressentent aussi la douleur? D'un pas en avant, il se rapproche de l'étranger, brisant encore cette distance qui les sépare. Sous ses paupières closes, le corps de l'autre se dessine, et la voix de l'androgyne résonne sans prononcer la moindre parole. A présent, il a l'impression que ses épaules se déchirent, un mal de ne venant pas sans l'autre. Plus il vacille vers l'homme, plus c'est douloureux. Et lorsqu'il ouvre de nouveau les paupières, tout semble tourner. C'est comme si on l'avait drogué, comme s'il était ivre. Mais c'est aussi l'impression qu'il avait ressentie avant de mourir. Exactement la même: Le feu qui brûlait son dos, la fumée noirâtre qui l'intoxiquait, asséchant sa gorge et ses yeux, brouillant sa vue et volant sa vie. Peut-être une crise d'hyppotermie? Les dents de Joshua se serrent, il retombe contre le mur. Que va penser cet homme de lui? Le chien aboie, ou alors c'est une hallucination. Sa main se crispe un peu plus sur son bras lorsqu'il tombe en avant, assit sur les genoux, le bras gauche appuyé sur le sol près des pieds de Kris.

Kris? Comment peut-il seulement savoir son nom?

L'androgyne rit délicatement en prononçant ce prénom
.
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Kris Spencer
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeMar 18 Nov - 21:52

Il sentit alors que ses paroles atteignaient le but voulu devant l'étranger. Bien que toutes cette pause sous la pluie à parler à un parfait inconnu lui semblait bien stupide, Kris ne pouvait détacher son regard de la silhouette qui se levait enfin de son mur piteux. Il s'attendait alors à voir surgir un simple petit homme légèrement vêtu mais au fur et à mesure de la lente progression, le jeune voleur ne put que lever doucement les yeux vers l'homme en face de lui. Il lui semblait qu'il faisait des efforts considérable pour se tenir debout et qu'il venait à peine de sortir de sa torpeur. Comme s'il venait de se réveiller, chassant tout autre espoir qui avait pu se réveiller en lui avec ce dénommé « Gabriel ». Avait-il les yeux clos pour éviter de le regarder ou ... ? A peine avait-il eu le temps de lui demander de le regarder à nouveau dans les yeux pour savoir à quoi il pouvait s'attendre, Kris remarqua que son regard dévia naturellement vers le chien, comme s'il s'était soudainement attaché à son animal au lieu de son propriétaire.

Pardon? Mais comment pouvait-il se permettre de penser qu'il devait avoir absolument son regard à cet instant? Il pouvait très bien s'en passer et l'inconnu pouvait très bien regarder où bien lui semblait. Chassant cette soudaine jalousie, il haussa les sourcils lorsque son interlocuteur se mit à parler, répondant à ses paroles comme pour se défendre et lui entendre la bonne raison. Ainsi donc, il serait bien mieux garnit avec un ange sur le dos? Il imagina alors subitement un homme avec des plumes de poules sur le dos, volant derrière lui comme si la mort le suivait. Image grotesque qui prit fin lorsque celle ci lui arracha un rictus. Derrière le rideau bordeaux de ses cheveux, Kris pouvait toujours distingué l'éclat de ses émeraudes dans la nuit, accentué par la couleur de ses dit cheveux. Était-ce naturel de les avoir ainsi ou avait-il appliqué un produit qui avait mal tourné? On ne pouvait pas avoir les cheveux ainsi ... sauf si la pluie rendait les choses moins visibles et plus incertaines. Après tout il pleuvait et le noir ne faisait qu'assombrir le sombre tableau de la ruelle. Les mains dans ses poches, Kris inclina légèrement son visage telle une chouette en observation. Était-il vraiment un de ses prêtes qui divaguaient la nuit pour faire entendre les bonnes paroles pour prêcher? Un autre sourire vint s'étaler sur ses lèvres sans aucune once de sincérité. Devant toutes ses questions, il ne pouvait que se moquer de son imagination.


La vie est très bien comme ça, avec des Si, on en finirait jamais rétorqua-t-il alors que le silence s'installait entre eux

L'inconnu ne bougeait pas, comme si le domicile qu'il avait élu sur ce trottoir lui convenait. Alors qu'il bougeait la main, le jeune voleur crut à nouveau voir un petit éclat argenté de sa part mais l'ombre semblait lui donner d'étrange illusion. Ce ne pouvait pas être en couteau car l'éclat n'était pas encore au même endroit. Une armure ou une longue chaine sur son bras? Alors que son visage se relevait vers lui, comme la demande muette qu'il avait pu avoir au début, Kris en oublia totalement le temps qui venait de s'écouler, comme si un silence réparateur sous une pluie salvatrice. Il observa un sourire franc s'immiscer sur les lèvres du jeune homme et ne put que se demander ce qu'il faisait là. Il venait de passer de la perdition à de la confiance en soi. Ou peut-être essayait-il de se convaincre qu'il n'avait pas perdu sa fierté en le confondant comme une prière avec ce Gabriel, qui qu'il soit. N'avait-il pas utiliser un vous pour lui parler alors que Kris avait cru bien faire de le tutoyer sans aucune politesse de plus? Alors qu'il se mordait la langue pour probablement lui parler, Kris se sentit presque gêner d'avoir manquer de respect, même si l'inconnu pouvait lui sembler douteux au premier abord.
C'est alors qu'il s'excusa brièvement avant de soudainement quitter le mur dans un murmure sans concession. Le temps ... le jeune voleur venait d'en perdre sa notion lorsque ce fut l'inconnu qui avança vers lui pour la première fois. Le vent froid fut alors presque soudainement balayer par un souffle chaud et Kris ne put que l'observer devant lui, sans l'avoir vu venir. Il n'avait fait que regarder l'expression de son visage où ses traits trahissaient le mal et la douleur. Qu'avait-il, était-ce pour cela qu'il ne pouvait bouger du mur, beaucoup trop blessé et cherchant une aide qui n'arrivait pas?

Sans pouvoir le retenir, le jeune homme retomba sur ses genoux en faisant vibrer une dalle sur son passage et le jeune voleur crut qu'il s'était presque cassé la jambe sous le choc. Dans la lumière du réverbère qui s'était alors propagé dans toute la ruelle alors qu'elle fut privée momentanément de l'ombre de l'inconnu, Kris put presque enfin voir son visage ainsi que tous ses traits plissés par la douleur, une fine bouche et un nez aussi fin qu'il aurait pu le confondre avec un garçon manqué. Alors qu'il déposait brutalement ses mains sur les dalles où l'eau courrait à flot, Kris manqua d'en faire de même en voulant rattraper l'inconnu dans sa course mais se retrouver finalement à la même hauteur que lui, laissant le chien aboyer un peu plus loin, pris par la peur d'un brusque mouvement et bruit l'accompagnant. Il n'osa pourtant pas poser les mains sur lui, comme si la tâche était particulièrement risqué pour plusieurs raisons. De un parce qu'il pouvait lui faire mal et de deux, parce qu'il avait horreur qu'on le touche lui même alors il n'allait certainement pas en faire de même alors qu'une autre personne se profilait dans une situation plutôt contraignante. Mais même au delà de la fierté, il savait que cet homme se serait parfaitement retenu de lui faire voir sa souffrance s'il ne voulait pas de l'aide.

Mais Kris n'était pas le St Sauveur de la région, plutôt appeler les médecins pour cela ou une mère poule qui pourrait enfin sortir de la ruelle. Pourtant, il se contenta de rester à genoux devant lui, remarquant encore plus l'éclat argenté au niveau de son bras. Baissant son regard vers ce visage dont les cheveux rouge sang touchaient les dalles, le jeune voleur ne remarqua pas son sourire mais continua plutôt à s'inquiéter en mettant rapidement ses états d'âme de coté. De toute façon, il ne pouvait pas le laisser de coté et partir comme s'il n'avait rien vu. Il ne pouvait tout de même pas lui demander s'il allait bien ni ce qu'il avait. C'était beaucoup trop déplacé et trop indiscret pour deux personnes qui ne se connaissaient même pas. Baissant des barrières que l'inconnu pouvait pourtant ériger à tout moment, Kris leva sa main vers le visage de l'inconnu pour lui faire relever le menton, s'approchant en même temps de lui, ses yeux marrons le scrutant à travers sa capuche.


Nous ne devons surtout pas perdre de temps ici ...

Ses doigts frôlèrent alors le menton du jeune homme et il sentit comme une vague de chaleur s'en communiquer. Il n'avait pas la force de le toucher ni l'envie, malgré le fait qu'il voulait aider un de ses semblables. Le plus important était qu'il devait se faire soigner sans rester sous cette pluie qui pouvait lui monter aux poumons très rapidement. Alors qu'un de ses genoux se relevait pour qu'il puisse se poser sur un pied, Kris fit un léger signe vers son chien pour qu'il s'approche de l'inconnu et passe attentivement sa tête sous son bras, comme pour le soutenir.

Pensez-vous pouvoir marcher quelques mètres ?
demanda-t-il soigneusement en mettant de coté son coté beaucoup trop froid pour ne pas que l'inconnu se mette à avoir peur de son aide
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Joshua Thacker
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeJeu 20 Nov - 23:37




La vie est très bien comme ça, avec des Si, on en finirait jamais.

Cette phrase est la dernière se dit-il. La dernière qu'il entendra. Pourquoi déjà mourir, quand on vient de récupérer la vie? Est-ce que Dieu le testait, lui et ses pensées involontairement impures? Le visage à ras du sol, Joshua sent son estomac se soulever encore et encore, relançant la douleur qui le brûle dans le dos. Ses muscles se tendent et se contractent, tandis que sur son front, un fin filet de sueur plaque ses cheveux, glisse avec la pluie. A ses oreilles, plus un bruit. L'agitation soudaine de Kris, ses paroles et tout le reste, il n'entend pas. Il y a ce bourdonnement gênant qui l'empêche d'écouter. Un bourdonnement suivit d'un long grincement sonore. Et puis enfin, le silence. Seule la douleur ne veut pas s'effacer de ses omoplates. C'est comme si à l'intérieur de son corps contracté, les os voulaient s'échapper, déchirant la barrière de sa peau et de ses vêtements. Dans sa gorge, les derniers relents d'acide. Ses yeux sont fermés, serrés. Et il pleut toujours.

Mais il ne sent pas la pluie sur son corps. Même la soudaine chaleur émanant de l'autre semblait s'être enfuie. Et celle du chien? Joshua était plongé dans une sorte de quatrième dimension, comme dans ce sommeil sans fin où le Dieu l'avait placé durant sa mort. Son corps se remet aussitôt à trembler, il tente d'ouvrir les yeux. Est-ce la peur d'avoir à revivre ça qui lui donne la force de lutter contre ce qui l'emporte? La main droite se crispe encore un peu plus sur la ferraille qui encercle son autre bras. Après tout, même dans ce silence, il y a des bruits. Ceux de ses propres paroles qu'il murmure à bout de souffle, à un inconnu qu'il ne fait qu'entrevoir entre ses cheveux, la pluie et la douleur qui l'aveugle.

Si...Vous ne...Croyez pas...Aux anges...Partez...Vite...Vite...Mais toutes ces paroles bienveillantes restent bloquées dans sa gorge, alors qu'il sent son front se coller contre une dalle humide du sol. La pluie qui coule à toute vitesse sur le par terre l'éclabousse, refroidit sa fièvre naissante. Le froid. Pour lutter contre la douleur, il faut qu'il fasse froid. Est-ce une façon d'exorciser sa vie d'antant? Cette mort dans les flammes, qu'il combat à présent en étant glacial? La grimace qui se dessine sur son visage à cet instant ressemble faiblement à un sourire, tandis que la souffrance le fait se courber un peu en arrière, son visage se soulevant. Ouvrir les yeux. Il doit au moins le prévenir pas son regard, s'il n'arrive pas à lui parler. Alors ses émeraudes illuminent la nuit, se posant sur le chien qui s'approche à nouveau. Mais il referme les paupières, rabaisse la tête. Etrangement, pour combattre la douleur, il connaît l'antidote. Il voudrait pouvoir regarder cet homme, et y voir le visage de Gabriel.


    - Nous ne devons surtout pas perdre de temps ici ...
Une main se pose sur son menton, décrispant sa mâchoire serrée. Ne devait-il pas ignorer le moindre toucher? Ne rien sentir, entendre, voir, goûter, toucher? Pourtant à ce simple contact, il a l'impression de pouvoir de nouveau toucher et entendre. Les pas du chien, la pluie qui tombe sur le bras de l'autre. Mais aussi ses paroles, sa voix si agréable. C'est pourtant un simple geste. Leur tout premier contact physique. Quel était leur première parole? Joshua se concentre, essaye de comprendre ce qu'il dit, pourquoi il a mal, et surtout pourquoi il ne parvient pas à le cacher à présent. C'est la deuxième fois qu'il resent une telle douleur. La première fois, il en mouru. Et aujourd'hui, que va-t-il se passer? Des deux côtés de ce simple contact, il commence à faire chaud. Les joues de Joshua reprennent peut-être des couleurs, brisant cette pâleur terrifiante qui englobait tout son corps. Peut-être même que les joues de l'autre aussi ont viré au rouge. La douleur refait aussitôt signe, pour ne pas qu'il l'oublie. Et en fermant les yeux, il serre les dents, sentant les doigts de l'autre quitter son visage. Pendant un infime instant, il a plongé ses émeraudes dans les yeux de tigre de l'inconnu. Une nouvelle douleur, un nouveau déchirement. Comme si cet homme savait tout à présent, après avoir lu dans ses yeux.

    - Pensez-vous pouvoir marcher quelques mètres ?
Que veut-il dire, ou bien même faire? En deux temps trois mouvements, l'homme s'empare du pantin sans vie qu'est devenu Joshua, se tordant de douleur. Pourtant, à ce simple geste, alors qu'à présent leurs corps sont proches, le feu qui brûlait ses épaules se met à dégénérer, lui arrachant même un cri de douleur. Ce cri même qui l'empêchait de parler, de dire à l'autre de fuir. Partie bien vite et bien loin...

    - Si...Vous ne...Croyez pas...Aux anges...
Les os craquent dans son dos, il cri de nouveau et retombant plus près du sol, malgré l'appuis de Kris.

    - Partez!
Le bruit est infâme. Tout là haut, un éclair déchire le ciel. Et au même instant, c'est la peau qui éclate dans un premier giclement de sang qui reste confiné à l'intérieur de la chemise. Puis, il y a encore les os. Certains se brisent, d'autres se déploient. Petit à petit, dans le dos de Joshua, d'énormes choses se mettent à bouger, tirant sur sa chemise pour la faire se déchirer à toute vitesse. A la vitesse du son, brisant le silence, un grondement se fait entendre et les ailes s'étirent, comme si elles étaient coincées depuis des siècles dans ce corps. Je ne veux pas encore mourir. Pas de nouveau. Est-il mon protégé? Alors qu'il plaque sa deuxième main au sol, Joshua se pose mille questions. Ce n'est pas la peur, ce n'est pas la honte. C'est la vie.

Des ailes bordeaux, dégoulinantes de sang.

Des ailes immenses, continuant de faire craquer le corps entier de l'ange étalé sur le sol.

Des ailes battues par la pluie, qui battent le vent, éclaboussent les murs de gouttelettes de sang qui s'effacent avec la pluie.


    - Si vous...Ne croyez pas aux anges...Je ne devrais...Pas être...
Dans un souffle presque muet, tout s'arrête. La douleur, le grincement, le bourdonnement, l'aveuglement, l'étourdissement. Il pleut plus fort, comme pour peindre le tout en noir et bordeaux.
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeMar 25 Nov - 9:58

[J'ai soudainement eu une inspiration à la 1ère personne, j'espère que cela ne te dérange pas ...]

On dit souvent que la pluie est salvatrice. Qu'elle nettoie nos pêchers pour nous rendre aussi blanc qu'un sous propre. Alors sous cette pluie, j'ai envie de me dire qu'elle est forcément la bienvenue. Je posais les yeux sur toi et je sentais que mon visage se déformait pas une multitude d'émotion. De l'appréhension, de la colère, de la compassion, de la compréhension, de l'abattement. Dans tous cela, la pluie ne semblait pas me faire retrouver l'indifférence que j'abordais. Mais cette indifférence m'était primordiale pour bien des raisons que tu m'enlevais à cet instant. Tu te tordais de douleur devant moi, j'étais à genou devant toi. Je me rabaissais à un rang que je ne connaissais pas car par avant, je ne daignais pas m'assoir sur le trottoir comme toutes ses bonnes femmes en manque d'argent. Par ta nudité et surtout de loin, on aurait pu te comparaître avec quelqu'un qui en sortait. Mais ton visage n'était que douleur. Si la pluie ne tombait pas sur ton visage, j'aurais pu croire qu'il s'agissait de perles de sueurs.

Tu m'écoutais. Je savais que tu m'écoutais malgré tes yeux que je voyais clos, malgré le martellement de la pluie sur les dalles de cette ruelle, malgré les aboiements de mon chien. Mais lorsque je commençais à te saisir le bras pour te faire lever de la, te faire bouger, tu extirpais à nouveau un cri de douleur qui me fit lâcher prise. Mon regard exprimant ta même douleur que je ne connaissais pas et également ton pardon. Ce sont deux choses que je ne connais pas. Esprit chamboulé que j'étais, je tentais de garder la face contre un événement donc je ne voyais ni queue ni tête. Que m'arrivait-il? N'aurais-je pas pu passer mon chemin pour rentrer chez moi, garder cet argent dans mes poches et dormir tranquillement avec mon chien de garde?
Non, je suis devenu sourd à cette pensée lorsque je t'ai vu adossé contre le mur. Et tes yeux m'ont convaincu de rester près de toi et surtout de t'emmener avec moi. Personne d'autres ne devaient poser les yeux sur toi. Cette possession se mêlait à un déboire sans fin. Possessivité, compréhension. Le premier, je connaissais mais le deuxième. Je n'étais pas cet homme là. Alors comment pouvais-tu changer tant de chose en si peu de temps? Et cette chaleur que tu émanais comme un va et viens incessant, d'où venait-elle, comment faisais-tu?

J'étais curieux, cela va de soi dans une telle situation où j'étais incapable de contrôler mes propres pulsions. Je ne me reconnaissais pas ou peut-être que j'apprenais une facette de moi même que j'ignorais. Pourtant ses questions me faisaient mal au crane et je me rendais égoïste dans une situation où tu semblais avoir besoin d'aide. Encore une façon d'être que je ne compris pas. Je suis égoïste et alors? Mais ton emprise me rendait ...
Mes pensées s'arrêtèrent nets lorsque tu commençais à t'essouffler dans la moindre parole arraché de ta bouche. Haussant les sourcils sous cette pluie qui colla ma capuche à mes cheveux blonds pour les rendre éparses, je compris que cette histoire d'ange devait être importante à tes yeux. Beaucoup plus qu'un simple moine ou prêtre ne le pourrait. Pourquoi? A peine eus-je le temps de faire un signe négatif de la tête et commencer à parler que ma main me brula, au même endroit où elle a pu se poser quelques secondes pour tenter de te relever à nouveau.
Reculant immédiatement, comme si un feu avait jaillit de ta peau, je me retrouvais sur le arrière train à t'observer, ton souffle sporadique s'accélérant de plus en plus jusqu'à ce qu'un éclair illumine le ciel. Alors je pus voir.

Alors, je pus te voir.

Ce que vit mes yeux à cet instant là fut tellement illogique que je crus à une illusion. L'illusion d'avoir vu un semblant d'éclair se poser sur toi, déchirant le reste de ton haut que tu conservais pour laisser transparaitre des bras plumés aussi coloré que ta crinière. La même couleur se refléta à la lumière du réverbère quelques instants auparavant, alors qu'une horrible odeur de sang frais imprégnait les lieux. Les yeux écarquillés, je ne pouvais que voir en silence la métamorphose que tu adoptais, après tous les conseils que tu venais de me donner.
Bordel ...

Un seul murmure. Qu'est ce que cela voulait bien dire? Je suis athée bon sang, comment cette chose derrière son dos pouvait apparaître sous mes yeux? Je n'avais pas bu de la journée et je tenais l'alcool des tavernes aussi facilement qu'un éléphant. Alors ce n'était certainement pas ma vue qui était altéré car tes ailes commençaient à s'agiter sous le vent, nettoyer par la pluie. La pluie salvatrice. N'avais-tu pas dis Gabriel auparavant? Peut-être que je pourrais mieux comprendre les choses dans ce sens là ... pourquoi es-tu ici? J'ai beaucoup de mal à croire qu'un ange soit vraiment tombé de son nuage pour atterrir ici par ce temps là.

Je ne me redressais pas pour autant, je préférais rester assis sous l'assaut de tes ailes qui m'inspiraient à moitié confiance. Ce sang qui jaillissait de ton dos et ton regard me poussait pourtant à m'approcher de toi à quatre patte, te rejoignant tandis que mon chien muet à cette apparition tremblait de tout son corps. C'était certainement le cas de mes mains car je dus m'y prendre à 3 fois pour la poser sur les dalles sans glisser. Ma capuche ne me servait à rien à présent, j'étais littéralement trempé. La relevant en arrière, je te dévoilais alors mon visage comme tu venais certainement de me dévoiler ta nature. Dans un souvenir furtif, je ne pus m'empêcher de voir les premières pages du journal de la ville qui indiquait des évènements bien étrange dans la ville. Ses incendies, ses meurtres sans explication logique ... est-ce que cela faisait partie de cela?
Tes paroles résonnèrent alors à nouveau dans l'air sans raison. Je percevais dans ta voix que tu t'étais peut-être calmé et que je pouvais t'approcher sans me retrouver sur le mur d'en face. Un élan de courage me poussa à faire d'autres pas avec toutes mes pattes, à la manière d'un chien qui s'approcherait doucement de sa curiosité.


Exister? demandais-je dans ton même murmure

Je ne comprenais pas le sens de tes paroles car tu n'étais certainement pas venu pour moi. Je n'en voyais pas la raison et pourtant, tu semblais accrocher à mon avis comme si beaucoup de chose en dépendait. M'accroupissant près de toi, je ne levais pas le pouce pour enlever quelques mèches étalés sur ton front. La pluie tombait, encore et toujours salvatrice alors que je retrouvais un calme indépendant. Ou dépendant car tu t'étais également calmer. Sous cette pluie, j'avais alors l'impression que les choses étaient remises à plat. J'apercevais encore les éclats de tes ailes. Car tu étais un ange et je ne pouvais qu'y croire. Certainement pas par naïveté ni par défaut. Mais j'y croyais parce qu'à cet instant, ce fut une chaleur apaisante qui s'emparait de moi.


Qui es-tu ... pour avoir ce pouvoir là?

J'allais toujours droit au but sans forcément savoir que certaines paroles pouvaient être déplacé. Si je savais que le mot « exister » et « pouvoir » pouvaient avoir une signification particulière pour toi que je ne connaissais pas, je n'aurais peut-être pas formuler les choses de cette façon. Mais cette compréhension, je ne l'avais pas encore vis à vis de toi, que je considérais quelques minutes avant comme un prête s'étant enfui de l'église ou un mendiant particulièrement paumé. Mon regard se leva vers toi sans once de méchanceté ni d'indifférence, mais dans l'attente d'une réponse à toutes ses questions qui refaisaient surface. Mon mal de crâne n'était pas tout à fait en vacance mais ta chaleur que j'approchais petit à petit me faisait du bien.
Simplement du bien.


Je te croirais ...
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Joshua Thacker
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeMer 3 Déc - 0:03

    Il a eu peur...C'est cette peur que je redoutais. Celle qui le fait reculer, peut-être celle qui le fera s'enfuir. Il a peur. Je suis un ange, peut-être le sien, et il a peur.

    Moi aussi, j'ai peur. Ce sang est le mien. Ces ailes sont les miennes. Moi aussi, j'ai vraiment peur. Je m'effraye. Suis-je réellement un ange de Dieu, ou serait-ce dors-et-déjà un ange déchu?


Sous la pluie diluvienne, le silence. Il y a les deux hommes et le chien, mais aucun bruit ne s'échappe d'eux. Seules les ailes battent le vent, éclaboussent de pluie et de sang. Hormis cela, leur respiration, les tremblements, les frissons et cette odeur amer qu'ils semblent trop connaître l'un comme l'autre. C'est vrai qu'il fait froid, surtout maintenant qu'il vient de perdre une quantité non négligeable de sang et de force. Son corps souffrant se soulève à chacune de ses respirations, chacun de ses gestes. Que dire? Que faire? Il est accroupit sur le sol, la douleur retrouve petit à petit un seuil qu'il est capable de supporter sans grimacer.

Cependant, le reste est insurmontable. Cet humain - et il se dégoûte de ne plus pouvoir se nommer de la sorte - voit-il les ailes qui battent le vent et rendent la nuit encore plus fraiche? A-t-il comprit qu'il était un ange? Que va-t-il faire? Joshua voudrait s'allonger contre le mur et ne plus jamais avoir à bouger. Pourtant pour sa propre survie, et pour le bien être de ce garçon, il doit s'enfuir. Peut-être aller très loin, ou simplement s'envoler pour disparaître de sa vue. Voler? S'envoler? Comme dans ses rêves les plus fou? Sous ses paupières fermées, il se voit déjà en plein vol, par-dessus les nuages. Est-ce quelque chose dont les anges sont réellement capable?


    Un ange
Une réalité à retardement. Comme lorsqu'on apprend une bonne nouvelle et qu'on arrive à l'apprecier que longtemps après. Il comprend la réalité, le sens de tout cela, et après la peur vient le doute. Pourra-t-il affronter l'humanité? Les esprits, ses ennemis? Ses paupières s'ouvrent, sa vue encore un peu brouillée se pose sur un chien déformé, puis se détourne. Kris est là. C'est son nom, à présent, Joshua en est certain ou presque. Et si ce n'est pas son nom, c'est celui de la personne qu'il aura à protéger. Comment savoir qui sera l'élu? Il a mal. De la fièvre, de la douleur, plus tellement de sang. Le long de son menton, un filet rouge glisse, dilué dans de la pluie comme une encre terne.

    - Exister?
Le visage de l'autre n'est plus caché par cette sorte de capuchon. A présent, et même malgré la nuit, Joshua peut voir le visage de l'autres, chacun de ses traits, jusqu'au plus petit détail. C'est maintenant. Leur rencontre. La première fois que l'un et l'autre se voyent réellement. Leur nature dévoilée, le moindre secret mit de côté. C'est la première fois, peut-être pour les deux, qu'ils se dévoilent à quelqu'un sans réellement avoir peur. Ca se sent, tout voleur, tout bandit peut ressentir cela dans la respiration de l'autre, dans le murmure qu'il glisse entre les gouttes. Ce même souffle qui atteint le visage de Joshua, adoucit ses traits durcis par la souffrance. En cet instant, son air adulte quitte son visage pour reprendre l'apparance d'adolescent qui fait partie de sa nature.

    - Qui es-tu ... pour avoir ce pouvoir là? ... Je te croirais.
    Qui je suis?
Ses yeux se ferment et se réouvrent lentement, mi-clos par l'épuisement.

    Je ne sais pas. Un ange. J'étais humain. Qui suis-je?

    - Je suis...Celui que vous vennez de voir...Naître. Un ange... Au service de Dieu...
Il manque cruellement de souffle, ses ailes pèsent dans son dos. S'il devait vivre avec ça dans le dos, et si chaque humain était capable de les voir, il serait en très mauvaise posture. Et se cacher, encore et toujours, cela ne doit pas faire partie de sa nouvelle vie. A-t-il seulement le moindre contrôle sur ces bouts de chairs emplumées? Les tendre pour couvrir la ruelle. Les étaler au-dessus d'eux, épargner ce samaritain de la pluie qui risque de le tuer sans hésiter. Mais elles s'ouvrent et se referment, sans suivre aucune de ses instructions.

    - Avez-vous peur...A...Présent?
Le bras gauche tremble. Depuis quelques instants déjà, son corps tout entier pèse sur cet unique appui qui craque et s'endolorise au fil des minutes. S'envoler. Il y songe toujours un peu plus, tout comme à cette idée de contrôler ses ailes pour servir au moins une fois le noble humain qui s'est approché pour lui venir en aide, alors que rien ne l'y obligeait. Le couvrir, peut-être même l'enrouler de ses immenses ailes qui deviennent noires de jais. Pour le réchauffer. Pour le sentir plus près de soi. Un peu d'humanité. Un peu de vie dans ce corps vide.

A sa question, la pluie comme unique réponse. Joshua ouvre les yeux, tourne son visage trempé vers Kris, assit à ses côtés, si proche. Le ciel se fait déchirer de milles parts, Joshua croise le regard de l'homme et ferme aussitôt les yeux. Dans son dos, les ailes bougent, s'étirent pour atteindre leur apogée, à deux mètres du corps de Joshua. Et même si la ruelle est trop petite pour qu'elles ne s'étendent chacune, l'une d'entre elles, pose son ombre par-dessus l'homme, manquant de faire tomber Joshua qui se retient encore sur son bras douloureux.


    - Je suis...Peut-être...Votre ange...Kris.
    Je suis peut-être ton ange. Mais je ne sais pas. Peut-être pas. Après tout, qu'en sais-je? Aucun signe, mis à part ta voix et ta beauté divine comme celle de Gabriel.
    - Je crois...Que...Je ne tiendrais pas...
Ce qui lui fait dire cela commence par voiler son regard. Puis lentement, fait tourner sa tête, et tout autour de lui. C'est le manque de sang. Le manque d'air, puisqu'il suffoque. Ou le froid aussi. Peut-être le tout. C'est donc si difficile, d'être un ange? Dans sa bouche, le mélange de salive et de sang s'engouffre jusque dans sa gorge, le dégoutant presque déjà d'être revenu à la vie. Et dans son dos, la douleur est devenue presque muette grâce au vent et à la pluie. Il a envie...Il a vraiment envie...

De dormir.


[Désolée pour les couleurs, j'arrive pas à trouver mieux, désolée pour le texte à chier, désolée pour ce texte très court, désolée T.T J'aurai voulu être à ta hauteur T.T]
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Kris Spencer
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeJeu 4 Déc - 14:13

Ce fut certainement sous la concentration intense que le jeune homme ne répondit pas à ses questions tout de suite, comme s'il mesurait à présent l'impact que sa transformation avait eu sur lui et aussi sur Kris. Ce dernier ne pouvait croire ce qui se passait dans les yeux, étant athée par défaut sans avoir eu l'occasion de croire en des manifestations grotesques à l'Eglise de Nemausus. Après tout, il avait toujours considérer que ses croyances étaient un manque cruel de confiance en soi et qu'il ne s'agissait que d'un point d'accrochage lorsque la situation échappait aux hommes. Personne ne semblait assumé leurs actes, ni même prendre la responsabilité et faire face aux imprévus. C'était de cette façon que l'être humain devenait de plus en plus faible, s'armant d'une divinité sans fond réel ... Mais après tout, la question religieuse de ce fait pouvait toujours être discutable par des faits que les croyants hurleraient sur les toits.

Pourtant ... cet homme venait de déployer des ailes qui étaient loin de coller à des artifices de cirque ou de comédie. Elles étaient réelles et ce sang qui coulait sur son dos jusqu'à échouer sur ses mains était vrai. Cette odeur qui s'en dégageait entre la pluie ne pouvait que provenir de lui dans cette ruelle et la persistance du sang qui coulait à présent à travers les traits tirés de son visage laissa Kris dans un tiraillement sans fin. Ils ne pouvaient pas rester éternellement là à répondre aux questions qui lui turlupinaient l'esprit alors que cette homme ... cet ange semblait perdre son sang de plus en plus abondamment. L'urgence était là et le jeune voleur ne pouvait le laisser ainsi. Car si avant, il l'avait considérer comme un des siens pour lui prêter main forte, il ne pouvait qu'agir sans en avoir réellement conscience. Qui était-il? Il n'en savait encore trop rien au fond mais ses émeraudes qui brillaient de moins en moins semblaient l'alerter sur les conséquences de sa venue ici. Il ternissait à vue d'œil et son teint devenait aussi blafard qu'un bâtiment nouvellement repeint en blanc. Il ne faisait que les croiser sous cette douleur qui tiraient lentement mais fermement tous ses traits divins.
Alors qu'il s'approchait de lui pour lui parler, Kris remarqua un imperceptible changement sur le visage de l'ange devant lui. Comme un soulagement qu'il apportait par sa simple présence. Le jeune voleur ne pouvait qu'être choquer par ce besoin que l'ange avait soudainement sans qu'il ne l'ait demandé par un regard ni autre chose. Ce nécessaire que le jeune homme avait bien prit soin de remarquer, comme tout voleur à l'œil aux aguets. L'ange prit alors à nouveau la parole pour lui répondre d'une façon presque saccader, au point que Kris se martela l'esprit pour lui dire d'économiser son souffle au lieu de gaspiller son énergie vital dans cet instant.

Devait-il appeler au secours pour qu'on puisse venir aider l'ange? Non, personne ne devait savoir qu'un joyau pareil venait de tomber dans cette ruelle car les plus hérétiques pouvaient débarquer et lui voler ses émeraudes comme une bête de foire. Kris ne se posait alors plus de question sur la réalité surnaturelle qui venait de le frapper et ne put que vouloir protéger cet être qui lui était tombé dans les bras. Ou presque. Non, il ne voulait que personne mis à part lui pose les yeux sur cette créature ... cet élan de possessivité fut alors décupler lorsqu'il lui dit de ses propres mots qu'il était bien un ange ... et le jeune voleur en oublia la suite. Ce qui l'importait, c'est que tous ses doutes les plus pertinents devenaient réels et cette réalité qui revenaient de plus en plus souvent dans cet esprit semblait enfin prendre sa place pour l'accepter.

Aussitôt, les ailes qui s'étaient placé sur le dos du jeune ange vinrent l'entourer soudainement, comme pour le protéger de la pluie ou peut-être le rapprocher. Kris n'était pas un fuyard et n'avait pas peur de l'inconnu au point de reculer et de partir en courant devant cette manifestation mais ne put s'empêcher d'avoir un once d'hésitation. La pluie qui retombait sur ses plumes semblait les laver progressivement avant de faire apparaître à quelques endroits leur couleur naturel, aussi sombre que ses cheveux. Une immense chaleur l'enveloppa alors et il se rendit compte que son souffle qui avait alors dégager une buée semblait se calmer pour retrouver une température presque idéale. Il ne savait quoi en penser de ce geste mais ne put s'empêcher de se rapprocher de l'ange, sans pour autant le frôler afin de lui éviter tout autre mouvement. Sa propre réaction le surprit, lui qui était distant. Sa propre réaction le surprit, lui qui était indifférent. Sa propre réaction le surprit, lui qui ne se préoccupait jamais d'une autre personne que lui. Tant de changement devrait lui faire peur mais ce ne fut qu'un intense besoin d'en savoir plus qui l'étreignait à cet instant. Kris osa alors poser ses mains sur les épaules de l'ange pour le redresser doucement, en prenant soin de ne pas le brusquer. Cette chaleur qui l'envahissait alors sembla l'armer d'une dose de courage qu'il n'avait pas eu sous cette pluie. Mais son besoin de lui dire de se taire immédiatement fut éradiquer par les paroles de l'ange.


Je suis...Peut-être...Votre ange...Kris.

Ce fut comme si un éclair venait de tomber entre eux et que ce dit Kris manquait quelques battements de cœur en entendant cette phrase si complète mais si redondante de questions. Elles vinrent alors progressivement taper contre son système: pourquoi moi, comment connait-il mon prénom, pourquoi peut-être? Il se gifla presque mentalement devant ses questions qui revenaient et revenaient alors que le temps n'était plus à leur réponse mais à la santé de l'ange qui se trouvait devant lui. De son ange et cette possession qu'il avait alors entre les mains sembla lui donner un autre élan de chaleur qu'il reçu de plein fouet. Pourtant, l'ange semblait s'affaiblir à chaque parole et le jeune voleur réveilla soudainement sa voix pour lui parler.


Avoir peur? Non plus maintenant. Ne pensez pas à avoir peur... vous m'avez certainement retrouver.

D'un tutoiement, il ne put que passer à un vouvoiement par le respect que le personnage imposait autour de lui. Surtout en connaissant à présent le lien qu'ils entretenaient. Si l'ange pouvait lui redonner confiance aussi facilement par le déploiement de ses ailes, le jeune voleur était persuader qu'il pouvait en faire de même pour qu'il aille mieux. Mal en point, l'ange semblait s'affaisser considérablement et Kris tenta de le relever doucement. Pourtant, l'ange semblait sans force et menaçait de tomber dans une inconscience qu'il ne connaissait pas. Comment pouvait-on réveiller un ange, il n'avait aucune notion de médecine pour cela ... Il se rendit alors compte que l'ange parlait presque dans des murmures qu'il avait du mal à entendre et le jeune voleur fut presque prit de panique.

Non, ne dormez pas, j'ai besoin que vous restiez conscient !

Ce fut presque un cri que Kris poussa lorsqu'il vit que les paupières de son ange retombait sur les émeraudes pour les cacher. Pourtant, il ne voulait que les voir encore et encore, comme pour s'armer d'une confiance qu'il pouvait retrouver à ses cotés. S'approchant encore plus de lui, il caressa ses faibles plumes par ses mains, tentant d'en enlever les dernières traces de sang qui s'y trouvaient alors qu'il en était presque mouillé par la protection que l'ange lui offrait.
Si Kris n'avait rien demandé de tel, il ne pouvait laisser son ange mourir de cette façon. D'un donnant donnant, il se devait de lui assurer le bien être qui lui offrait sans rien avoir demandé. Ses mêmes mains glissèrent doucement vers les joues du jeune homme, sans avoir peur de toucher une personne aussi précieuse à ses yeux. Précieuse par ses émeraudes, précieuse par sa condition, précieuse par sa venue vers lui. Cet ange était le sien et son devoir était à présent de prendre soin de lui. Il tenta alors de passer ce même bien être par ses mains en les posant sur ses deux joues, espérant que ce simple contacte pouvait lui faire plus de bien qu'un simple rapprochement. Mouillées par la pluie, ses joues étaient fades et Kris pensa bientôt à supporter le poids de l'ange sur son corps si jamais il retombait sur lui. Ses mains posées sur le sol pouvait à tous moment lâcher et ils devaient se sortir de là ...


Rentrons à la maison ...

Un murmure comme un Évidence qu'il avait tous fait pour nier la première fois. Comme une providence, Kris semblait accepter et vouloir plus que jamais ne jamais avoir à se séparer d'une trouvaille tel que lui, préférant penser à son ange comme un possession hors de commun pour le moment. Faisant taire des sentiments comme l'affection qu'il avait pu développer au début, Kris pensa qu'il était mieux de laisser tous cela de coté pour ne pas tomber dans un mouvement qu'il refusait de croire. Il se releva alors entre les ailes de l'ange, prenant sa main pour la dégager sur sol et le relever de la même façon d'une force qu'il avait soudainement gagner et prendre une bonne partie du poids de l'ange sur lui. Mais ses ailes devaient être cacher et Kris jeta un coup d'œil dans les ruelles qui menaient jusqu'à son petit appartement. Non, malgré la nuit et la pluie, l'ange ne pouvait rentrer et se promener dans les ruelles de cette façon.

Vos ailes ... il ne faut pas qu'on les voit. Ne dormez pas sur le chemin, je suis là.


[hj: Mais non, c'est très bien comme cela, ton texte est inspirant bien au contraire. Et pour le rouge ... je crois que celle que tu as pris dans ta signature devrait convenir dans le gris du fofo. Ce n'est pas le rouge foncé par hasard?]
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MessageSujet: Re: Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris]   Il naquit et vit que c'était bon [Privé Kris] Icon_minitimeDim 7 Déc - 19:39

[Tu es trop gentil avec moi T.T Je vais faire un effort pour ce post =D J'espère qu'il te plaira, parce que je m'y suis vraiment appliquée x) Au fait, ça te dérange pas que je mette des chansons à chaque début de post? x)]




    Ma réalité devrait être une fiction pour toi. Pourtant, tu me crois. Même moi, je n'y ai pas cru, au début. Seraient-ce mes ailes qui t'ont convaincu? Ou bien mon sang, ma douleur? Mon regard?
Comme une déchirure brutale, le souffle lui revient, brisant la boule qui bloquait sa gorge sèche. Le toucher de cet homme est sans doute le meilleur soin qui n'aura jamais été prodigué à Joshua. Et cette simple caresse sur sa joue, ses mains qui se posent sur ses ailes pour les nettoyer de cette impureté, ses bras qui l'enlacent pour le soutenir font de Joshua un ange en pleine convalescence. Serait-ce ça, le lien qui uni un protégé à son ange? Le contact? Ou est-ce uniquement la liaison entre Joshua et Kris qui soit si particulière? Au creux des oreilles de l'ange, les paroles de l'autre n'ont pas beaucoup de sens. Rentrer à la maison, rester éveillé, un chemin...De quelle maison parle-t-il? Celle qui se trouvait au-dessus de son bar? Celle-là même qui l'a fait entrer dans un coma ravageur il y a presque une heure? Sa maison qui n'existe plus...Joshua ferme les yeux, sa tête se baissant sans qu'il ne la retienne, comme s'il mourrait à l'instant.

Rester éveillé. Cette phrase regorge de sens, et Joshua tente de suivre les conseils de cet homme. Bon sang, qui est le protégé dans tout ça? N'est-ce pas son rôle à lui de sauver l'homme d'une chose inconnue? Ses paupières s'écartent, mi-clos, son regard plongé dans le vide qui se trouve face à lui, tandis qu'il se relève lentement.


    Je ne sens plus mon corps. Enfin, si. Je sens fiévreusement chaque zone où cet homme a posé les mains. Possède-t-il un pouvoir qui pourrait me rendre à la vie? Je ne pense pas. C'est un humain. Son seul pouvoir est d'être celui qui m'était destiné. Ou plutôt l'inverse. Celui à qui j'étais destiné.
Le chemin. Mais de quel chemin parle Kris? Les questions que Joshua se pose sont fictives. Elles ne sont là que dans le but de le garder un tant soit peu réveillé et actif. Ses jambes se tendent avec l'aide de l'homme qui essaye de le relever. Joshua grimace quelque peu. Cent ans sans marcher, c'est qu'il n'a plus vraiment l'habitude. Pourtant il sait encore comment fonctionne son corps puisqu'il a déjà marché depuis son retour. Marché de quelques pas, certes, mais assez que pour quitter la rue où il gisait tel un ivrogne. Premier pas, aidé de Kris. Dans son dos, les ailes le portent en arrière, réagissant à son corps qui tombe en avant. La parfaite stabilisation. Etre un ange n'est pas si mal.

    - Kris...C'est...Votre nom?
Leur marche débute, ils avancent petit à petit, tandis que les ailes semblent se rétracter, se replier sur elles-mêmes dans le dos engourdit de Joshua. Les yeux toujours mi-clos, Joshua tourne la tête vers Kris, esquissant un léger sourire. Il doit parler. Même si en tant que mourant, il n'en resent pas le besoin, il sait que parler facilitera la tâche de l'homme. Kris. L'autre a réagit, lorsqu'il l'a appelé ainsi. Alors, l'androgyne n'avait peut-être pas tord. Et Joshua non plus, n'avait peut-être pas tord. Ce garçon aux cheveux trempés, cet enfant à peine sortit de l'adolescence était peut-être son protégé.

    - Je m'appelle...Joshua. Thacker Joshua. Pouvez-vous...Me tutoyer?
Pour la première fois depuis sa naissance, sa mort et sa renaissance, Joshua se présente uniquement sous son premier prénom. Malgré tout, les trois autres qu'il donne généralement dansent en boucle dans son crâne. Gabriel, Aaron, Andrew. Gabriel. Gabriel. Gabriel. Le répéter trois fois ne l'exorcise pas, et ratant un pas, Joshua manque de s'étaler sur le sol, retenu par ses ailes qui d'un battement le redressent entièrement, et par Kris dont les joues sont caressées par les plumes rougeâtres de l'ange.

    - Excusez-moi...De vous causer du soucis.
    Je voudrais bien savoir pourquoi je suis si faible. Les anges sont censés être puissants. Je suis un ange. Ne devrais-je pas être puissant, débordant de pouvoirs en tout genre? Les chrétiens ont inventé les anges, leur ont donné des caractéristiques et des dons, des âmes et toutes autres choses. Moi qui suis athée, je ne devrais pas croire en tout cela...Pourtant, aujourd'hui, je me suis réveillé dans un temps qui n'est pas le mien, comme un anachronisme envoyé par Dieu.
D'un geste fébrile, Joshua serre ses fins et longs doigts sur l'unique prisse que lui offre Kris, enlaçant lentement son bras autour de l'autre. La douceur de ses gestes, les caresses glaciales de ses mains frêles sur le corps de Kris ne sont pas désirées ni même refoulées. Elles font partie intégrante du présent, dans lequel le jeune homme aide l'ange. Le souffle chaud et haletant de Joshua se régule à chaque pas, malgré l'effort considérable que lui demande cette marche. Sontenu par le blondinet, il sait qu'ils ont bientôt finit de marcher. C'est comme s'il était au courant de tout, lui qui ignore presque tout. Dans peu de temps, les deux hommes seront au chaud. Et à cet instant précis, Joshua réalise qu'entre les mains de Kris Spencer, il fait déjà bien plus chaud que sous la pluie. Sous cette pluie qui continue à tomber férocement sur eux, se transformant petit à petit en grêlons violant qui gèlent les blessures de l'ange.

    - Humph...
Les yeux de Joshua se serrent, ses doigts glissent le long de l'épaule de Kris, évitant de lui faire du mal. Convainquant son corps de tenir le coup, le visage de Joshua redessine une certaine douceur et ses lèvres s'écartent pour laisser un soupire de fatigue passer dans l'air. Il tente petit à petit d'ouvrir de nouveau son regard, de le poser ne serait-ce que sur le sol, ou peut-être, s'il y parvient, de porter son attention sur l'autre homme. La force de Kris semble irréelle dans cet instant.
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