Kokoro Oasis [PV. Helena]

Kokoro Oasis [PV. Helena]

Il était d’oublier un peu. De se changer les idées.
Eve sortait ce jour là dans l’espoir de ne pas trop rencontrer de gens. Pourtant, elle choisit la pire place pour, le puits. Par contre, elle était dans un grand besoin d’eau puisqu’elle n’en avait plus vraiment dans son réservoir. Sa mère y allait chaque matin, normalement, ainsi, la maison ne manquait jamais d’eau. Pourtant, aujourd’hui, c’était différent. Il existait toujours des jours où on n’avait pas envie de se lever pour aller faire des tâches aussi ingrates. Et aujourd’hui était l’un de ses jours. Donc, comme je le disais plus tôt Eve se dirigeait vers le puits. Étrangement, même si l’hiver était venu cogner à leurs portes de manière très spontanée, le puits n’avait toujours pas gelé. Ce qui était très pratique pour l’eau du village car si l’eau du puits advenait à geler, ils seraient dans une posture assez délicate. Bon…Les habitants pourraient toujours faire fondre la neige mais il fallait avouer que c’était beaucoup moins efficace que de prendre l’eau directement d’un trou dans la terre.

M’enfin. Enfin fut-elle arrivée qu’elle fût grandement surprise de ne croiser personne à cet endroit habituellement si bondé. Les commères n’étaient pas, comme à leur habitude, assises à bavarder de tout ce qui pouvait se passer à Nemausus. Les gens ne lavaient pas leur linge et ne s’abreuvaient point, comme ils le faisaient d’habitude. Bref, ce jour là, tout le monde s’était dit : « Arf il fait trop froid je préfère faire fondre de la neige dans une casserole plutôt qu’aller geler comme un glaçon à l’extérieur. » Mais pas Eve. Non elle, elle s’était dit : « Super ! Allons jouer dehors dans la neige ! Profitons de l’extérieur et de ses merveilles ! »

Bon. Peut-être pas aussi intense mais s’il fallait le faire, autant le faire le plus tôt possible. Bref, il n’y avait donc personne au puits. Incertaine, elle s’approcha du cercle de pierre. La neige crissait au contact de ses bottes, cette neige folle qui n’était pas assez humide pour permettre aux gens de faire des balles de neige. Elle n’avait donc pas à s’inquiéter à ce niveau là. En fait, ce qui la laissait toujours perplexe, c’était le manque d’action dans cet endroit pourtant bondé, normalement. Il y avait peut-être un événement commun qu’elle avait manqué ou duquel elle n’avait pas eu vent. Ouais c’était sûrement ça. Sinon ils s’étaient tous passés le message : « Ce matin, on dort ! » C’était très bizarre mais elle ne saurait jamais où ils étaient tous passés donc elle haussa les épaules et continua sa marche vers le puits. Le paysage était désolant. Une ou deux maisons se dressaient pas trop loin mais pas plus. Des maisons affreuses, délabrées. Comme quoi le quartier pauvre aussi avait aussi ses écarts de sociétés. Craintive, Eve pencha la tête vers le fond du puits…Rien…

La jeune femme poussa un soupir de soulagement. Au moins, elle ne ferait pas sauter dessus par un cabot qui était tombé dans le puits. Alors qu’elle s’étirait pour aller chercher la corde, quelque chose attira son attention au fond du trou, néanmoins, et elle en perdit l’équilibre pour s’accrocher désespérément à la corde et finir sa course dans le fond du puits.

« Génial… »

Dit-elle, sa voit se répercutant sur les parois en pierre.

« En plein au moment où les gens se disent qu’ils préfèrent rester chez eux plutôt que de vaguer à leur activités. »

L’eau commença à humecter ses bottes. Celles-ci n’étant pas vraiment à la résistance de l’eau se mouillèrent rapidement. Le liquide limpide s’attaqua maintenant bientôt à ses bas et au bas de sa robe… Elle était dans une sacrée galère. Si l’eau ne s’arrêtait pas de monter, elle allait bientôt en avoir jusqu’aux genoux, puis jusqu’au cou et à la fin…Scouiiiic. Ayant comprit cela, Eve commença légèrement à paniquer…

« Euhm…Au secours ? »

Dit-elle d’une voix légèrement apeurée…

« Aidez-moi s’il vous plait ! Je suis coincée ! Je ne peux plus sortir ! »

La jeune femme essaya de s’accrocher aux parois de pierre mais la moisissure s’y accrochant comme la peste rendait la surface glissante. Ce simple obstacle l’arrêtait dans son ascension vers l’air libre, ce qui n’était pas pratique. Elle pensait ne pouvoir tomber plus bas mais elle s’était trompée, lorsqu’elle sentit de légères gouttes entrèrent en contact avec sa peau. En levant la tête, elle s’aperçu qu’au comble de son malheur, il pleuvait ! Ça faisait augmenter le niveau de l’eau encore plus vite !

« Au secours !! »

Dit-elle un peu plus fort…

Ce matin là, contrairement à l’habitude, Helena marchait à la vue de tous. Paisible et souriante, elle se rendait à la boulangerie afin de ramasser du pain frais pour le réveil de sa protégée. Enorah ne semblait pas vouloir l’esclavager ou l’abaisser à son service mais lui rendre ces petits bienfaits lui faisait grandement plaisir.

D’un pas léger pour ne pas dire presque joyeux, elle entra dans la dites boulangerie et y acheta une belle miche de pain frais et tiède. Nostalgique, elle huma l’odeur du levain et de la farine, les yeux à demis clos. Ce fut le boulanger qui la sortie de sa rêverie en lui tendant le paquet qui contenait le pain. Elle balbutia quelques réponses au boulanger et s’excusa à propos de son esprit vagabond, quittant la boutique en souriant. La neige commença à tomber un peu, ceci émerveillant toujours l’ancienne fleuriste. Helena voyait les flocons de neige comme la poussière féerique du marchand de sable mais pour les plantes. Lorsque ces petites merveilles uniques tombaient une à une du ciel pour se déposer avec finesse contre la verdure, celle-ci s’endormait pour un long et mérité sommeil. L’ancienne fleuriste se surprit elle-même à afficher un sourire candide et son pas, calme et délicat, se transforma lentement en une sorte de petit gambadée. Cette gambadée resta, malgré son côté joyeux, mature et retenue, Helena ayant été très discipliné au meilleur maintenue possible. Toutefois, le fait qu’elle soit un siècle plus tard et que sa vie soit drastiquement différente l’aida grandement à libérer ces énergie positives et se laisser quelque peut aller.

Quelques enfants la virent et commencèrent à presque se ruer vers elle, reconnaissant la gentille inconnue qui les avait aidé quelques jours plus tôt. Que ce soit de leur donner à manger ou les préserver du froid en les aidants pendant les nuits particulièrement froide à trouver un porte généreuse, Helena avait marqué leur cœur de gratitude. Voyant ces petites bouilles joyeuses foncer vers elle, avec leur petit vêtement recouvert d’une couche duveteuse blanche, elle ne put que déposer un genou au sol et rire en les prenants tous contre elle, les lovant contre son cœur. Bientôt, au fur et à mesure que la légion de petite personne s’accumulait, elle tomba à la renverse dans la neige en riant de bon cœur, enfouie sous une pile de petit être affectueux et babillant.

- Laissez-moi me relever les enfants! ria celle-ci de bon cœur en bougeant légèrement.

Sage et affectueux, les enfants se dégagèrent d’elle avec leur petit gloussement candide. Certains aidèrent même à relever cette mère adoptive provisoire qui jetait parfois son rayon lumineux dans leur vie. Helena se releva alors avec un regard pétillant de joie, le rose aux joues à cause du froid et des rires et prit des nouvelles de chacun tour à tour. La plupart allaient bien mais un d’eux était tombé malade à cause du froid, le petit Maximilien. La joie dans le visage de celle-ci fit place à un triste inquiétude.

-Est-ce que Maximilien a trouvé une place chaude où rester le temps qu’il guérisse au moins? Dit l’ange avec son ton doux maternel mais inquiet.

Les enfants se regardèrent un peu, avec des sous entendu dans leur regard, ne sachant quoi réponde à cette jeune femme fragile. Puis, après un petit silence, le plus vieux de ceux-ci prit parole et lui expliqua que l’orphelinat avait accepté Maximilien le temps qu’il guérisse. Toutefois, il était trop vieux pour se faire adopter ou être accepter à long terme dans l’établissement. Le cœur un peu serrer et sachant que l’enfant ne serait probablement pas nourrit par l’orphelinat mais plutôt les dons de ses amis, elle leur donna le pain frais qu’elle venait d’acheter. Peut importe si elle devait refaire la route pour en acheter un autre, elle tenait à ce que les enfants aient un minimum et si elle avait pu, elle aurait offert d’avantage.

C’est après quelques salutations et recommandations qu’Helena se mit finalement en route, l’esprit un peu préoccupé. Se promettant d’aller visiter le petit Maximilien, elle revenu au boulanger lui demandant un autre pain. Celui-ci lui en donna un autre, lui demandant avec un air un peu surpris si elle avait été volée. De son coté elle nia tout vol et lui dit qu’elle avait offert ce pain seulement à quelqu'un qui en avait plus de besoins qu’elle pour le moment. Le sourire d’Helena était une chose apaisante, rassurante et un peu charmant à sa manière. Soupirant en secouant la tête, le boulanger lui donna la nouvelle miche et retourna à ses affaires. Juste avant de partir Helena puit entendre celui-ci marmonner :

-Tâchez de ne pas avoir le cœur trop généreux ma bonne dame, sinon ça vous perdra..!

Sa seule réponse fut un autre adorable sourire, ce sourire d’une enfante indomptable qui en fera probablement à sa tête.

La pluie commença lorsqu’elle ressortit de la boulangerie pour se remettre en route. Le pas désormais plus rapide, elle traversa le quartier pour s’aventurer proche de la zone où était le puits. C’est alors que l’ange entendit un bruit vague et lointain, presque aquatique. Ralentissant un peu son pas délicat mais rapide, elle fit une pause tout juste proche du puits. C’est alors qu’elle sursauta grandement en entendant les paroles suivantes : « Au secours !! »

-Ciel! s’écria Helena en sursautant et se penchant vivement dessus du puits.

C’est avec un frisson de panique et d’horreur qu’elle vu ce regard légèrement effrayé miroiter dans le fond du réservoir. De son côté, Eve put voir se pencher au dessus du puits une forme féminine délicate. Cependant, avec la lumière et l’obscurité que formait le creux profond dans lequel elle était prise, la jeune humaine ne pouvait qu’apercevoir Helena à contre jour, ne pouvant ainsi distinguer clairement les traits de sa bienfaitrice.

-Je vais vous aider! Dit-elle de manière énergique et douce. Je vais prendre une corde et je reviens à l’instant même. Ne craignez pas, je vais vous sortir de là mademoiselle!

Se relevant avec le cœur battant et de grands yeux nerveux, elle bougea la tête dans tout les sens pour repérer une corde. La chance sourit à celle-ci, une corde accrochée à une petite chaudière de bois était là contre le sol non loin. La fibre était légèrement affaiblie et vieille mais Helena avait bonne foi que cela puisse marcher sinon, elle n’aurait d’autre choix que d’utiliser ses dons surnaturels ou ses ailes pour la sortir de cet endroit.

Se penchant à nouveau au dessus du puits elle dit :

-La corde est celle du puits. Elle semble un peu affaiblie mais je ne crois pas qu’une délicate personne telle que vous la fera rompre. Soyez bien prudente!

L’ange descendit le bout de la corde avec la chaudière à son bout jusqu’à ce qu’elle touche le fond et se dépose contre l’eau devant Eve.

-Prenez appuie avec un pied sur la chaudière et tenez vous bien à la corde! Lorsque vous serez prête, je tirerai pour vous remonter!

Helena parlait un peu plus fort que sa voix douce et feutré habituelle, afin qu’Eve l’entende clairement. Déjà, dans le puits, se propageait une mystifiante odeur d’orchidée à force que l’ange se penche au dessus de celui-ci.

C’est avec un air déterminée que l’ancienne fleuriste attendit en tenant la corde bien enroulée autour de ses petites mains fragiles, mais plus robuste qu’elles en avaient l’air, attendant le signal de la remonter.

Elle croyait que tout était perdu.
Elle croyait que personne ne viendrait la chercher et qu’elle allait mourir, noyée dans le puits lorsque l’eau l’aurait totalement submergée. Elle s’était même fait à l’idée qu’elle aurait pu être morte de bien pire façon ! Soit poignardée par un voleur qui en voulait à son sac à main. Sac à main qu’elle n’avait pas, d’ailleurs. Elle aurait pu aussi mourir frappée par une calèche ! Donc mourir dans un puits, c’était une des morts les plus appétissantes, maintenant qu’elle y pensait. Assise dans le fond du puits, les jambes repliées sur elle-même, elle avait maintenant de l’eau jusqu’à la taille, compte tenu du fait qu’elle était assise. La tête relevée vers le ciel, elle espérait au fond d’elle-même que quelqu’un l’entende. Mais aussi du fond du cœur que le ciel ne déverse pas tout ce qu’il avait sur le cœur. La jeune femme était consciente qu’elle allait peut-être mourir, elle n’avait pas besoin qu’on fasse tout pour que ça arrive. Elle poussa un dernier « Il y a quelqu’un ? » inaudible avant de perdre totalement patience et de laisser tomber. C’est alors que, comme un ange tombé du ciel, quelqu’un arriva à son secours.

De l’endroit où elle était, elle ne voyait qu’un visage pâle aux traits confus, surmontés de cheveux frisés – ou du moins ondulés – plus foncés. Ses paroles se perdaient malheureusement dans l’ombre du trou profond couvert de pierres sur les parois. Pourtant, comprit clairement le sens des paroles de la femme qui venait de la trouver. Trop hébétée pour répondre, elle se contenta d’attendre que la corde descende jusqu’à elle. Encore là, elle était si étonnée de voir quelqu’un venir la sauver alors qu’elle croyait la fin si proche. La femme qui était à la surface refit apparition en lui mentionnant qu’elle avait trouvé une corde. La jeune femme au fond du puits remercia le ciel de lui envoyer quelqu’un pour la tirer des griffes acérées de la mort certaine. La corde descendit doucement le long de la paroi de pierres. Bientôt, elle vit le miroitement terne du sceau de métal, celui qu’elle avait tenté de remonter un peu plus tôt. Lorsqu’il fut à bonne hauteur, Eve posa doucement le pied dans la chaudière argentée et, avec un léger recul, ou peut-être une légère crainte, elle s’agrippa à la corde avant de pousser un léger murmure qui devait ressembler à un genre de :

« C’est bon je suis prête…

Grelottante, elle attendit que la corde commence à se hisser. Elle regarda brièvement le sol lorsqu’elle le quitta mais, soudainement prise de vertige, elle se contenta de regarder vers le haut. Ce ne fut pas trop long qu’elle fut enfin à l’extérieur et elle faillit se jeter à terre pour baiser le sol. Bon... J’exagère légèrement mais on comprend qu’elle avait eu une sacrée peur en tombant dans ce machin sombre et lugubre, comme seule au monde dans le danger de mourir noyée. Lorsqu’elle posa le pied au sol, elle débarqua rapidement afin de se retrouver à nouveau sur le plancher des vaches. Son premier réflexe par la suite fut de tordre sa robe, afin d’éviter qu’elle ne gèle (xD). Puis, elle se retourna vers sa sauveuse, gratifiante…

- Merci ! Merci beaucoup ! Je…Je suis tombée et…et… J’ai eu si peur !

Elle était tellement énervée qu’elle n’arrivait pas à terminer ses phrases.
Eve tendit la main à la personne à qui elle devait maintenant tant de bonté, et dit d’un air légèrement songeur :

- Je me nomme Eve Adamsberg…

Son ton changea brusquement par la suite pour devenir plus assuré.

- Comment puis-je vous remercier ? Sans vous je serais morte à l’heure qu’il est ! »

En effet, elle ne savait pas comment exprimer sa gratitude à cette femme – semblant presque aussi jeune qu’elle, apparemment – qui sans même la connaître l’avait grandement aidé…

Il fallait dire qu’Helena n’était pas la personne la plus costaude en Nemausus, même plutôt délicate de stature. Pendant que ses pommettes s’empourpraient légèrement avec l’effort et que ses mains s’éraflaient contre la corde un peu glissante, elle remercia le ciel que la pauvre demoiselle soit assez légèrement pour qu’elle puisse l’aider à se hisser hors de cet endroit humide et désagréable. La force lui manqua presque cependant mais une vague puissante de chaleur envahi le cœur d’Helena et lui redonna courage.

*Je dois aider cette demoiselle coûte que coûte! Se disait l’ange mentalement en hisssant de toute ses forces la jeunes fille et le plus vite qu’elle pouvait.*

La vitesse était pour elle importante, sachant que la jeune fille devait être détrempé et que pendant un temps aussi froid, elle pouvait très bien attraper du mal si elle ne réagissait elle-même pas assez vite. La salvation arriva enfin et la silhouette à contre jours d’Helena apparu à Eve. Celle-ci attrapa l’avant bras de la jeune femme avec une belle amicalité franche, la hissant enfin sur le plancher des vaches. À la fois attendrie et interloqué elle regarda Eve tordre sa robe, chose était plutôt mignonne mais un peu inutile, l’humidité qui y resterait la ferait gelée très certainement.
Sortant de sa légère rêverie elle regarda de son regard violet la jeune demoiselle qui la remerciait avec une gratitude presque intimidante pour une personne telle qu’elle.

«Merci ! Merci beaucoup ! Je…Je suis tombée et…et… J’ai eu si peur ! »

La pauvre enfant était si nerveuse qu’elle ne finissait pas ses phrases complètement, son grand regard posé sur elle. Helena ne su répondre immédiatement, peut-être quelques balbutiements presque inaudibles et ses joues rosissant vaguement. La jeune demoiselle se présenta alors à elle.

« Je me nomme Eve Adamsberg… »

Quelle belle énergie candide se dégageait de cette jeune femme, un grand et fin sourire gentil s’étira sur les lèvres d’Helena, ses yeux veloutés la couvant du regard avec une bienveillance sincère.

« Comment puis-je vous remercier ? Sans vous je serais morte à l’heure qu’il est ! »

*Quelle douce et gentille enfant, pensa Helena en regardant Eve.*

-Ne soyez pas ridicule mademoiselle Eve, dit Helena avec sa voix feutrée, presque éthérée. Vous aider m’a fait grandement plaisir mais nous devons, en premier lieux vous préserver du mal le plus vite possible.

Spontanément, Helena retira sa cape rapidement et entoura les épaules d’Eve de cette étoffe encore gorgé de sa propre chaleur. Une odeur agréable d’orchidée se dégageait d’Helena et de sa cape également, enrobant maintenant Eve avec ses fragrances capiteuses et apaisante.

-Je me nomme Helena, dit-elle avec un ton naturelle. Si vous voulez me remercier alors tenez cette cape bien contre vôtre personne le temps que nous vous trouvons un endroit chaud! Ne vous en faite pas pour moi, mes vêtements son sec et me tiendront encore au chaud quelques instants.

Frottant les épaules de celle-ci activement, usant de son pouvoir pour enrober ainsi subtilement Eve d’un vent chaud afin qu’elle n’attrape pas du mal, elle se mit en route en compagnie de celle-ci. De manière répétée, elle jeta souvent un regard protecteur sur la jeune femme en regardant si elle ne semblait pas défaillir à cause du froid. Sa magie semblait la conserver dans une sorte de baume bienfaiteur et ceci rassurait le grand cœur d’Helena, heureuse de préserver le bien être de quelqu'un même si cette personne n’était pas sa protégée.

Quelques instants plus tard, Helena entrait avec Eve dans une sorte d’auberge. Attentionnée, elle demanda à l’aubergiste avec gentillesse s’il pouvait avoir l’amabilité de servir à Ève un grand bol d’eau chaude. Les grands yeux violets suppliant d’Helena eurent raison de celui sans trop de mal, l’homme mâchant quelques mots et déposant sur le comptoir un bol d’eau tiède. Reconnaissante, Helena donna quelque piécette à l’homme et revînt à sa protégée du moment.

-Assoyez-vous et buvez, dit-elle avec un regard doux et bienveillant. Il faut bien vous réchauffer, il ne faudrait pas que vous attrapez du mal mademoiselle.

Elle se rappela alors le pain frais qu’elle avait acheté un peu plus tôt et regarde Eve. L’ange croyait fermement que celle-ci devait reprendre des forces et sans plus de tracas, elle ouvrit le paquet et rompit le pain frais, invitant d’un geste raffiné et courtois Eve à faire de même. Légèrement distraite mais toujours souriante elle regarda celle-ci.

-Vous vous sentez mieux? Ne vous gênez pas pour le pain, j’irai en chercher un autre et vous devez prendre des forces pour ne pas être malade suite à cette malchance.

Prenant une bouché elle l’avala sagement, ses bonne manières trahissant un peu son lignage d’il y a un siècle. Mais peu l’importait, la jeune fille allait bien, elle était au chaud et c’était, selon Helena, tout ce qui importait.