Nemausus
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Nemausus

Nemausus. 17ème siècle. Après un bal masqué ayant mal tourné, la ville perd peu à peu pied... supporterez-vous la volonté divine ?
 
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 Les Altos du Temps {LIBRE}

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AuteurMessage
Louise de Léry

Les Altos du Temps {LIBRE} Essairangehumainpu1
Louise de Léry


Féminin
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†Humeur : Placide
Date d'inscription : 31/10/2008

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MessageSujet: Les Altos du Temps {LIBRE}   Les Altos du Temps {LIBRE} Icon_minitimeMar 4 Nov - 13:14


    Engoncée dans un manteau fait d’une matière chaude et douce, de soie et de coton, Lou était assise sur un banc de pierre. Ce banc semblait avoir été construit ici, mais la jeune femme n’avait jamais réellement pensé à ça. Les seules choses qui ont été construites ici, ce sont ses souvenirs d’enfant. Petite, elle arrivait ici en sautant à pieds joints sur le banc ; c’était le sien. Et quiconque s’y trouvait alors qu’elle voulait être sur ce banc retrouvait des histoires manipulées et balancées sur son compte dans tout Nemausus. Lou n’était pas une enfant de cœur, à l’époque. A contraire, elle achevait ses nourrices de coups bas et tordus, terminait ses leçons de piano par des fausses notes et n’était jamais punie. Quand elle était jeune, Lou était une véritable garce. Hortense l’avait éduqué à son image, snob et hautaine, manipulatrice et vengeresse. Anna aussi avait souffert de cette éducation fraternelle stricte, qui n’acceptait aucun relâchement. Mais au contraire de Louise, Anna, maintenant âgée de seize ans, n’avait pût échapper aux ongles acérés de sa sœur aînée. Non qu’Hortense soit un monstre de cupidité. La jeune femme était née dans un milieu aisé et mariée avec un homme tout aussi aisée matériellement et financièrement. Il était logique qu’elle ne veuille pas sortir de ce cercle fermé et réussir toute seule ce que ses ancêtres avaient forgé eux-mêmes, assurant à leur descendance un avenir paisible et loin de tourments inutiles. Anna était fragile, c’est pour cela que Lou s’était retenue tant de fois de la prendre par les épaules de la secouer, comme une branche de prunes mûres. Louise de Léry mordait ses lèvres jusqu’au sang, même lorsque sa plus grande sœur dépassait les limites.

    Les mères avaient toutes emmené leurs enfants et un peu de leur linge sale au puits. Lou en reconnut quelques unes. Une femme d’une trentaine d’année prenait place au bord du grand puits, silencieusement, elle frotta le tissu crème qu’elle avait pris. Le morceau de toile devait être blanc, lors de son achat. Piteusement, Lou ne pût s’empêcher de regarder la mère brosser avec ses mains abîmées l’endroit où une tâche sombre s’étalait. La femme avait un fils ; il ne cessait de tourner autour des personnes qui nettoyaient leurs affaires, et les gênaient. Bien sûr, il s’excusait, mais le mal était fait. Un beau savon tout neuf, qui avait dût coûter cher s’était trouvé dans le puits, perdu pour toujours, à cause de ses mouvements brusques. Et Louise avait admiré la force de caractères et la patience de ses femmes habiles qui avaient juste éloignée un peu plus le garçonnet.
    « Je l’aurais giflé, marmonna l’adolescente. » Et puis, elle voulait les aider, et culpabiliser, comme si le garçon était désobéissant par sa faute. Lou se leva de son précieux banc et attrapa l’enfant par le bras, en jetant un coup d’œil qui se voulait rassurant aux mères. Elle crut les voir soupirer de soulagement et commencer à cancaner paisiblement. Si Lou leur apportait un peu de son aide, elle n’aurait pas à se confesser.

    Pas plus tard qu’hier soir, Louise était allée se faire recenser. Maintenant qu’elle était sur la liste des habitants de Nemausus, une terreur affreuse l’envahissait. Toute la nuit, elle n’avait cessé de tourner et tourner encore dans son lit de coton. A l’aube enfin, moment de la journée où tout s’éveille dans un sentiment de renouveau, elle avait réussi à s’endormir. Pour se révéler quelques minutes plus tard, se souvenant qu’elle devait aller remplacer M. Mazbath à la librairie. Son employeur était du genre taciturne, toujours tourmenté, si bien qu’elle crut au début de déteindre de son humeur. La raison de son désarroi, elle ne le connut un peu plus tard, lorsque le magasin fermait ses portes. Dehors, les jours s’allongeaient, s’étiraient à n’en plus finir, si bien que Lou, au lieu de rentrer sagement chez elle et s’atteler à son repas du soir frugal, retourna à un passage décisif de son enfance. Le puits, et son merveilleux banc de pierre. Elle avait tout retourné, chamboulé la plus infime partie qui ne demandait qu’à s’endormir de son être et chercha. Chercha quelque chose, un indice qui puisse l’aider à se souvenir, ou même à se rappeler, plus proche dans le passé. Et, évidemment, cela lui sauta au nez. Le recensement avait été une chose banale, comme si toute sa vie était centré sur ce passage aux bureaux de Nemausus. Mais, malgré toutes les questions que Lou s’était posées, il y avait une qu’elle avait oublié. En ce moment, Louise de Léry devenait névrotique, et elle n’aimait pas du tout. Aussi, elle se força à se poser l’ultime question, qu’on pourrait comparer à un jeu vidéo, de style
    Zelda ©.

    Elle avait enfin réussi à gravir le donjon. Tuer au passage tous les intrus qu’elle voyait, et aller chercher ceux qu’elle ne voyait même pas. Elle étai invincible – du moins, le croyait-elle. Le Boss final entra en scène et sauta sur elle. Invincible, hein ? Je dirais plutôt humaine. Le Boss finit donc son entré spectaculaire et l’écran afficha un « Game Over » flamboyant, ravi que sa joueuse ait enfin perdu.

    « Pourquoi mes parents ne m’avaient-ils pas recensés ? »

    Lou reçut cette question comme un boomerang. Elle s’était voilée la face durant tout ce temps, et il y a un jour où la vérité vous tranche en deux. Et la question est : laquelle de ces deux tranches choisir ? Et son frère, Tristan, apparut dans son esprit, clairement. La première face le représentait ; libre, sûr de lui-même, courageux, humain et amoureux. La deuxième face était plus complexe ; se rebeller en silence, manipuler et rester calme, docile comme un agneau. Le portrait craché de sa sœur aînée. Malheureusement, on ne pouvait pas fuir, à ce choix. Pas de troisième tranche, pas de sortir de secours. Louise de Léry fit un choix irrémédiable. Elle allait lutter. Mais à quoi bon luter contre le néant ?! Rien ne troublait Lou, elle ne pouvait se révolter contre rien. Parce que si ses parents avaient décidé de ne rien faire, c’était sûrement pour son bien. Elle allait luter. Contre le monde entier et contre elle-même.

    Le petit garçon était toujours assis sur le banc, le bras accroché à celui de Lou.
    « Tu vas bien, dis ? »

    Oui-oui, je vais bien, ne t’en fais pas. Continue à jouer comme un imbécile heureux, continue à t’amuser, tu es naïf, les choix que tu feras interfèrent dans ta vie, mais, en attendant, joue, petit homme, joue et ne pense à rien. Penser est une chose affreuse qu’on réserve aux plus mauvais. Je suis mauvaise, ne reste pas ici, près de moi.

    Elle poussa le garçonnet en grognant vers les mères qui cessèrent de parler, et pendant un quart de seconde, observèrent, dévisagèrent Louise de Léry.
    « Je n’en ai rien à faire, je suis libre, sûr de moi, courageuse, humaine et .. amoureuse ? Songea-t-elle. » La demoiselle fermait ses yeux et aspira l’air frais qui tombait entre ses narines. Ah, tout était clair maintenant, tout ne pouvait que se compliquer.

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